Vendredi dernier, alors que je faisais un petit tour dans la classe de ma collègue et amie, alléchée par les couleurs et les dessins de cet album, j’ai ouvert Missak, l’enfant de l’Affiche rouge. Et là, je dois dire que j’ai amèrement regretté de ne pas m’être fait le plaisir de me l’offrir la semaine précédente. En effet, nous avions eu le plaisir de rencontrer Laurent Corvaisier, l’illustrateur, lors de la séance de dédicace à la Médiathèque du Mans.
Je savais déjà que j’aimais le style de Corvaisier -mon budget plus que limité par les réjouissances des dernières fêtes ne m’avait pas autorisée, hélas, à céder à la tentation d’enrichir ma bibliothèque- mais, cette lecture fut un véritable coup au cœur. J’ai été bouleversée par le texte. Didier Daeninckx, à travers un récit à la première personne, nous raconte la vie de Missak Manouchian depuis son enfance heureuse en Arménie avant le massacre de son peuple et son exil au Liban puis en France, jusqu’à ce matin de février 1944 où il rédige une lettre d’adieu à sa femme, juste avant son exécution pour faits de résistance. Cette lettre figure d’ailleurs en fin d’album accompagnée de photographies et d’une brève biographie de Missak Manouchian.
En ces temps incertains et grisâtres, aux accents nauséabonds de patriotisme et de nationalisme mal placés, à mon humble avis, il devient urgent de souligner le courage, l’engagement et le dévouement de ces étrangers que l’on stigmatise. Des hommes et des femmes, des immigrés, se sont battus et se sont sacrifiés pour une certaine idée de la France ; peut-être celle de « Liberté, Egalité, Fraternité » allez savoir !
Aux Editions Rue du Monde, collection Grands portraits, 60 pages, 17€ ; de 9 à 99 ans.
j’en profite pour signaler dans la collection Pocket Jeunes adultes le roman de Didier Daeninckx intitulé Missak.
Merci Gaëlle, je sais maintenant ce que je vais lire …