Le pop-up est in, le pop-up est fun, le pop-up est art…
Je saisis l’occasion d’une exposition à la Bibliothèque d’art et d’archéologie de Genève (BAA) – intitulée « Pop-up ! collages, pliages et livres surgissants » pour vous parler de cet art dont le plaisir peut être aussi enfantin que la réalisation minutieuse et maîtrisée. Malgré sa singularité (et parfois sa rareté), le sujet est vaste, excusez donc la brièveté de ce billet.
Certes, dans l’édition jeunesse on connaît et on s’éclate avec les œuvres de David Carter A., de Marion Bataille (et son incontournable ABC3D), de Kvĕta Pacovská… Ils apportent leur univers créatif, coloré et artistique dans des livres pour enfants, faisant surgir avec virtuosité la troisième dimension d’entre les pages. Mais le pop-up ne se limite pas aux albums, il se glisse dans les pages des romans (Le petit prince, Moby Dick, Alice au pays des merveilles, etc.) et dans celles des documentaires se déployant dans des sujets aussi variés que les dinosaures, les pirates, la ville…
Au XVIème siècle il existait des livres à systèmes destinés aux enfants, munis de rabats et de tirettes. Le livre animé se développe particulièrement aux XIXème et XXème siècles, s’inspirant notamment des techniques japonaise de l’origami (art du pliage) et du kirigami (art du coupage du papier). Ensuite les techniques varient, parmi les récents livres-théâtre (utilisant une technique proche du diorama déjà utilisée) on peut admirer Azur et Asmar adaptation du film éponyme de Michel Ocelot, Les Fables de La Fontaine illustrées par Thierry Dedieu. Livre pour la jeunesse ou livre d’artiste ? Les deux notions se confondent dans ces ouvrages qui par leur magie surgissante nous laissent béat. Parmi les belles surprises à admirer à la BAA :
Le White book de Francesca Gabbiani
Les Dancing robots et Power pop de UG
Les_portefeuilles [2,3] de Tauba Auerbach
Au final, on déplore de n’avoir pu librement manipuler ces livres (ces œuvres d’art mises sous vitre et finalement condamnées à la conservation). L’espace restreint de l’exposition donne un petit aperçu de ce que semblent contenir les collections de la BAA. Et puis, on aurait aussi voulu voir l’Index book d’Andy Warhol (1967)…
Enfin, les expos sur le sujet ne manquent pas, allez voir le blog et les expos virtuelles du passionné Julien Laparade, ou directement à la Bibliothèque de Morlaix, à Genève ou au Musée de design et d’arts appliqués contemporains de Lausanne car, nous n’en avons pas parlé ici, mais le pop-up n’est pas un art limité aux livres, il s’installe dans la ville, dans nos meubles, et dans la mode…
Même en courant vite, on ne rattrapera pas les expos de Marseilles, Uzès, Bayonne et Brest, mais je ne résiste pas à la tentation de vous en mettre les magnifiques affiches, témoins de cet art énergique et coloré !
Chouette !! ça donne envie, j’ai découvert il y a peu Annette Tamarkin et ses livres pop-up pour tout-petits, à travers une vidéo :http://www.youtube.com/watch?v=G8elH3vmlDo.
et aussi, il y a le collectif UpUpUp, avec cette vidéo pour aperçu de leur travail http://player.vimeo.com/video/17026560?autoplay=1
Super cet article Marion. J’ai raté une expo à ce propos à Lyon et je m’en mords encore les doigts… Le White book a l’air sublime.
Très bon article ! Je comprends cette frustration de ne pas pouvoir manipuler les livres, car le pop up c’est avant tout ça : on tourne une page et un univers surgit alors, fait de papier 3D, de pliures et de découpages !
Je me permets de rajouter que David Carter A. a sorti un livre qui explique comment créer ses propres pop up : « Pop up, Art et Techniques ». Il est pas mal fait, manuellement accessible pour les débutants et assez approfondi pour ceux qui se débrouillent pas trop mal !
http://livre.fnac.com/a2692903/David-A-Carter-Pop-up-art-et-techniques