L’Institut suédois à Paris proposait de mai à octobre 2013 une exposition intitulée Sens dessus dessous. Elle rassemblait les originaux de 8 illustratrices suédoises dont on commence à découvrir les albums en France telles que Camilla Engman, Emma Adbåge ou Joanna Hellgren. Plus de détails sur l’expo et les artistes ici. Certaines évoluent dans le milieu de l’illustration jeunesse et/ou adulte, du film d’animation, d’autres dans la BD. Mais elles ont en commun des thèmes, une esthétique ou un rapport similaire à la nature ou à l’enfance. En effet, la jeune génération est empreinte des « nouveaux principes d’éducation apparus dans les années 70 en Suède, en centrant notamment l’histoire sur le quotidien et le point de vue de l’enfant » (lire à ce propos l’article « Nordqvist a fait un Ponti!: l’émergence d’une nouvelle esthétique des albums suédois » de Catherine Renaud, tiré de L’album, le parti-pris des images, sous la direction de Viviane Alary et Nelly Chabrol-Gagne, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2012). Cependant, c’est l’œuvre d’Eva Lindström qui était tout particulièrement à l’honneur…
Dans les bois, Eva Lindström, Autrement Jeunesse, 2012
J’aime pas l’eau, Eva Lindström, Editions Cambourakis, 2013
« Née en 1952, Eva Lindström occupe une place éminente parmi les auteurs de livres jeunesse en Suède. L’originalité de son ton, mélange d’humour et de noirceur, de son univers, qui dérive du quotidien pour faire surgir magie et poésie, et de sa technique graphique, qui mêle aquarelle, gouache et crayon de couleurs, font d’elle une artiste accomplie, une référence majeure pour toute la jeune génération des illustrateurs suédois » peut-on lire en guise de présentation sur le site des éditions Cambourakis, qui s’engagent dans un projet global de publication de ses œuvres et qui proposent d’ailleurs d’autres auteurs suédois à leur catalogue; à noter que Dans les bois, le premier titre d’Eva édité en français est sorti chez Autrement Jeunesse en 2012.
Eva Lindström met cette année en scène ses histoires sur grand écran dans 3 courts-métrages, en salles depuis le 5 février. Elle ose s’approcher du langage pictural des enfants… Voyez plutôt:
Autre suédoise passant du livre au film et ayant un coup de crayon à rapprocher des dessins d’enfants…Stina Wirsén. Très populaire en Suède, elle aime travailler en famille puisqu’elle a illustré plusieurs textes de sa mère Carin Wirsén, enseignante, et collabore étroitement avec sa sœur, la designer Anna Hörling pour la marque enfantine Brokiga.
DVD Qui voilà?, Jessica Laurén
Extrait p. 46-47 de Little big books, illustrations for children’s books, Gestalten, 2013, 45 €
(portraits de 100 illustrateurs contemporains des quatre coins du monde dont Stina)
Ses petits personnages colorés, mi-animaux mi-démons, c’est selon, prennent ainsi vie en plus des livres, dans une large gamme d’objets allant des luminaires au linge de maison en passant par la papeterie. Ils connaissent aujourd’hui l’espace de l’écran…
Qui voilà? Petits films et grands sentiments a été adapté par Jessica Laurén d’après la série d’une quinzaine d’albums intitulée Vem är? en VO lancée en 2005 par Stina Wirsén (déjà traduite dans 8 langues et qu’on espère donc bientôt publiée en français!!). Déjà sorti en DVD, le programme destiné aux tout-petits se compose de 8 histoires de 4 minutes chacune ! Chaque épisode reprend le contenu d’un livre grâce à la voix d’Hippolyte Girardot qui narre les aventures de Lapinou, Nounourse et cie et dresse le portrait de questions quotidiennes auxquelles sont confrontés les plus jeunes enfants: la première nuit chez un copain, le sentiment de solitude, l’amitié et la jalousie, la question de l’adoption, le rangement, la maladie, l’orgueil…
merci pour cette belle découverte Emilie!