L’album sans texte, mais pas sans lecture…

Quelques idées d’albums sans texte, en complément d’un post précédemment publié ici :

Dedans dehors, Anne-Margot Ramstein et Mathias Aregui chez Albin Michel

dedans

Un album où tout est question de point de vue. Chaque double page présente deux tableaux, l’un à l’intérieur, l’autre à l’extérieur, et nous fait relativiser notre manière de voir les choses. Un plaisir pour les yeux, qui ouvre à la discussion, à l’imagination, par exemple avec les contes de fées, mais aussi une réflexion sur certains thèmes, comme la liberté, avec cette cage à oiseaux. Cet album était nominé pour le prix Sorcières dans la catégorie Carrément beau maxi.

Les mêmes auteurs ont décliné la notion de temps avec Avant – après, peut-être plus traditionnel dans son approche.

Petit poilu

poilu

Quel succès pour cette série, sans doute grâce à l’adaptation en dessin animé qui rend ce personnage connu des enfants ! En tout cas, la bande dessinée sans texte a pour mérite d’initier les enfants à la lecture d’une narration, avec ses rebondissements, à l’art de raconter et d’inventer. Ce personnage petit et poilu a encore de beaux jours devant lui.

Sara

revolution

Depuis plus d’une vingtaine d’années, cette illustratrice compose des albums dont la plupart sont sans texte, avec la technique des papiers déchirés.

Une fois découvert l’univers de Sara, vous le reconnaîtrez sans problème et l’apprécierez certainement. Ses dernières parutions sont Si les chats de Venise et Barbebleue.

 

 

Et puis juste pour vous citer la collection Histoires sans paroles, chez Autrement junior, dont les titres sont parfois inégaux, mais dont certains restent intéressants.

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Il arrive, il arrive !

Voilà, s’il vous reste encore quelques manques de cadeaux (et on est certaines que c’est le cas), surtout en Littérature jeunesse (pas bien, pas bien ! ;-)), on vous propose VIVEMENT :

  • Pour les plus jeunes : le drôlissime, brillantissime, tendrissime et dernier album de Gilles Bachelet, « Une histoire d’amour » qui fait du plus basique de nos objets du quotidien des surprises et nouveautés. Une poésie au liquide vaisselle et un humour à vous faire récurer les casseroles un bon moment. Et surtout c’est un album qui sonne le : Pourquoi on ne vivra plus jamais de la même façon, dans nos maisons, et qu’on continuera – encore et toujours – à croire en l’amour.
  • Pour les plus grands « enfants », un très bel album (coup de coeur de début d’année 2017), celui de Henry Cole chez Little Urban : « Chat perdu« . Cet illustrateur américain de talent, nous emmène dans une aventure de toute beauté, tant les dessins au crayon sont travaillés, les détails des décors captivants et les situations réalistes. C’est un album sans texte magnifique, qui nous incite très vite à chercher et retrouver ce « fameux » chat perdu. Un itinéraire à travers la ville, revisitée à l’occasion.
  • Pour les ados., « Le groupe » sera un choix de roi. Si, si je vous assure. Jean-Philippe Blondel ne cessera de nous étonner, tant sa finesse psychologique est grande, concernant autant les ados que les adultes. Tant il aime nous mener par le bout du nez et nous surprendre (une chute très intelligente). Tant ses personnages sont touchants. Tant il est capable de nous donner envie de lire et d’écrire. Trop fort ! Tant ce « groupe » qui paraît tellement réservé, voire exclusif, nous semble si proche. Une belle idée du dévoilement, de la sincérité et du partage à travers le papier, les mots couchés. Se révéler enfin être celui qu’on est vraiment, faire tomber les barrières et s’assumer. Une leçon transmise aux jeunes lecteurs, mais qui nous parle aussi quand on pense être (enfin) devenus grands. C’est chez Actes sud junior. Ca se dévore.

Et si vous avez encore besoin d’idées, nous avons aimé aussi : 

Il est maintenant temps de vous souhaiter un très joyeux Noël.

Offrez et soyez gâtés ! C’est cet échange qui comble tout le monde en cette fin d’année. Et surtout lisez, lisez et partagez…

Séquence Littérature Loup Noir,cycle 3

Une nouvelle catégorie voit le jour, l’ouvre-livres des maîtresses (moi, je les préfère avec chapeau).

La littérature de jeunesse se doit d’être cœur de l’école selon moi, je n’ai jamais assez de temps pour lire, partager, inventer avec mes élèves et si vous me croisez, il est facile de me reconnaître, je suis toujours chargée de livres, albums et autres livres à prêter, lire à haute-voix, décrire etc…

Je suis sans arrêt à la recherche de livres « prétexte » (comme si c’était nécessaire). A l’école maternelle, tout projet, toute séance de langage avait comme point de départ un album. A l’école élémentaire, ils s’insinuent ici et là, en lecture (!) en production d’écrits, en sciences, en anglais… Je sais que souvent la lecture-travail s’oppose à la lecture-plaisir… mais je parlerai ici de lecture découverte car il ne faut pas oublier que beaucoup d’enfants n’ont accès à des livres qu’à l’école et que lorsque l’on voit le succès des emprunts, je ne pense pas que ce soit à l’encontre du plaisir de lire si l’on sait s’éloigner de temps à autre de la fiche de compréhension…

Je fouine, ici et là, car nombreux sont les sites qui proposent des séquences clé-en-main, je m’en suis certainement inspirée , et j’ai aussi beaucoup échangé avec d’autres collègues* sur le timing, les objectifs, les interprétations.

Je vous propose ici une séquence littérature/production d’écrit effectuée en CE2/CM1 à partir de l’album sans texte

Loup Noir, Antoine Guilloppé, Casterman, 2003.

9782203553064

 Séquence album sans texte loup noir

*Mille mercis aux maîtresses des montagnes, des campagnes et des îles… 😉

*Mille bises à Léo, Léa, Evan, Robin, Rémi, Roxanne, Jade, William, Pierre et tous les autres qui ont mis leurs mots sur cet album….

Dessine! (et écris un petit peu ton histoire……..)

Thomson _ Dessine _ mev 08 09 2011L’album sans texte a toute sa place à l’école élémentaire, ma classe de CE1 a travaillé les compétences de lecture d’images et de production d’écrit sur l’album de Bill Thomson Dessine! durant cette dernière période. Mais alors, comment travailler la lecture quand il n’y a pas de texte?

Liliane Hamm s’est intéressée à la lecture d’image dans son ouvrage Lire des images et ses recherches nous permettent d’apporter quelques précisions. Elle définit l’acte de lire comme l’action de  «représenter des signes, faire des hypothèses, et en fin de compte détecter le sens d’un message, qu’il soit linguistique, iconique ou sonore”. En postulant que l’image est un système de signes rationnels, cette enseignante fonde sa pédagogie sur  la signification des images et leur compréhension comme dans l’apprentissage de la lecture. Elle incite l’élève à ne plus subir l’image mais à la décoder, la décrypter. L’image est produite par une personne (illustrateur, graphiste, peintre), cette dernière fabrique un message en utilisant un code pour dire, pour communiquer quelque chose à autrui qui va, à son tour,  décoder et faire sens par un acte de lecture.

Tra-vai-ller???? Oh mon dieu mais où est le plaisir de lire ????? et bien OUI, en classe, on peut travailler et prendre du plaisir si l’on en juge les « ouais!! » « trop bien! » de mes élèves avant chaque séance ! Leur plaisir a été bien plus grand quand ils ont pu glisser ça et là des petits bouts d’écriture d’invention, comme s’ils faisaient de cette histoire un petit peu de la leur……

Lucile                 

Ce jour-là, il pleuvait beaucoup et trois enfants se baladaient dans le parc. Ils parlaient de l’école. Il y avait un dinosaure vert qui tenait dans sa gueule un sac étrange décoré de belles étoiles et de jolies lunes.  Les enfants ouvrirent le sac mystérieux. La petite fille aux tresses regarda dans le sac et vit qu’il y avait des craies. Alors, elle prit une craie jaune et dessina un soleil parce qu’elle en avait marre de la pluie. D’un coup, le dessin devint réel et éblouissant. Le soleil monta haut dans le ciel et dégagea les nuages. Puis la fillette qui tenait le parapluie quitta sa veste et eut une idée sympa. Elle dessina plein de papillons colorés. Ils devinrent réels et volèrent partout. Les enfants étaient joyeux, ils s’écrièrent qu’ils pouvaient dessiner des bonbons pour manger, des moutons pour jouer avec leur laine et et des chevaux pour devenir cavaliers. Le garçon au ciré jaune eut aussi une idée. Il dessina un dinosaure avec des détails mais……il devint réel, immense. Les enfants coururent très vite. L’animal méchant les poursuivait, ils se cachèrent dans l’aire de jeux mais le dinosaure les vit. Soudain, le jeune garçon eut une drôle de solution. Il dessina de la pluie. Alors, le ciel se couvrit puis le dinosaure regarda les nuages. Il savait qu’il allait disparaitre. Alors il essaya de partir, mais c’était trop tard, il s’effaça. Les enfants partirent et le garçon se retourna, il pensa qu’il pouvait reprendre une craie pour dessiner autre chose peut-être? Il pensait à un chat…

Jade

Ce jour-là il pleut… Voilà que trois enfants arrivent au parc. Le premier est une fille, elle a deux tresses. Le deuxième a un parapluie noir et le dernier porte un K-Way jaune. Ils parlent de ce qu’ils ont fait à l’école. Ils voient un grand dinosaure avec un sac dans sa gueule. Le petit garçon avec le K-Way jaune ouvre le sac. La petite fille voit les craies, elle se dit «  Pourquoi ne pas dessiner  ? » Alors elle dessine le soleil sur le sol, il se met à briller, il éblouit. Les trois enfants cachent leurs yeux. Le soleil monte dans le ciel, la deuxième petite fille voit que les craies sont magiques. Elle dessine aussitôt  des papillons oranges, noirs avec des points blancs. Le petit garçon a une idée en tête, il dessine quelque chose. C’est un dinosaure qui commence à prendre vie. Les enfants ont peur, ils crient : « Au secours, au secours, aaaah !! ». La bête commence à les suivre, ils se cachent dans le toboggan mais hélas il les voit. Soudain, le petit garçon a une petite idée, il dessine un nuage et de la pluie. Le dinosaure commence à fondre et puis le ciel s’éclaircit. Les enfants sont soulagés, c’était  vraiment l’horreur ! Ils se remettent en chemin, le petit garçon se demande s’il ne garderait pas une craie dans sa poche et si le dinosaure était vraiment effacé. Il se dit que s’il gardait une craie, il pourrait dessiner un autre dinosaure….

Lucas

Aujourd’hui il pleut. Les enfants rentrent de l’école, ils parlent de leur travail. Dans le parc, ils croisent un immense dinosaure étrange qui porte un sac bizarre dan sa gueule. Le garçon prend le sachet et l’ouvre. La petite fille prend une craie. Elle dessine un soleil pour qu’il fasse beau. Elle pense au beau temps. Le soleil devient réel. Il monte dans le ciel et le dégage. Les enfants sont éblouis  et ils se cachent les yeux . Puis la deuxième fille au manteau bleu prend une craie. Elle a une idée dans la tête. Elle dessine quelque chose. Les papillons deviennent réels ! Les enfants sautent de joie. Ils s’écrient qu’ils pourraient dessiner des fleurs pour décorer leur maison, des instruments pour s’ amuser ou encore des bonbons pour les déguster. Le garçon a une idée en tête. Il a envie de dessiner un tyrannosaure parce qu’il a envie de jouer . Le monstre devient effrayant. Les enfants hurlent. Le dinosaure les poursuit car  il a faim . Les enfants courent dans tous les sens, ils se cachent dans les jeux : la bête en trouve deux dans le toboggan. Soudain, le garçon a la solution. Il dessine la pluie et le gigantesque monstre crie « Au secours! » Le ciel se couvre et le monstre commence à fondre. Cinq minutes après, le monstre n’est plus là. Les enfants reposent le sac dans la gueule du dinosaure. Le garçon se dit qu’il pourrait peut-être garder une craie pour  dessiner un jeu…

A voir aussi…

http://www.ricochet-jeunes.org/auteurs/recherche/9033-bill-thomson

http://www.svdl.fr/svdl/index.php?post/2011/09/27/Dessine-!