Coup sur coup, ou presque, ont paru trois albums de l’illustratrice anglaise Emily Hughes. Mon tout petit ours, Le tout petit jardinier, Sauvage. Publiée par les éditions Milan, Albin Michel et Casterman, on s’ arrache la jeune fille de Brighton… Et à mon avis, c’est la moindre des choses.
Emily Hughes est soit auteur et illustratrice soit simplement illustratrice.Chacun des albums présente bien des similitudes. Tant dans le choix de la palette de couleurs particulièrement bien choisie et récurrente, que dans les décors sensiblement identiques d’un album à l’autre. Vous me direz, « elle n’a pas l’air de se fouler trop celle-là ! » ; mais jetez donc un oeil à tout ce qui suit ci-dessous !

Il faut dire qu’Emily Hugues a un « univers », vert et foisonnant. Rempli de fleurs, de feuilles et puis de branches. Et des jardins, tiens ! Tout plein de jardins comme ceux des anglais, un peu fouillis et farfelus. Bien tondus mais feuillus, anarchiques et biscornus.

Le petit jardinier
Parfois on se croirait même un peu dans un tableau du Douanier Rousseau et l’on s’attend à voir surgir une gorille angoissante de derrière les branches….

Illustration d’Emily Hughes tirée de son site internet. Je ne crois pas qu’elle provienne d’un album.
C’est un univers de rivières et de torrents, de cabanes en bois et de tendresse qui m’évoque les douces histoires d’Helen Oxenbury ou celles de Martin Waddell et Barbara Firth aux ours réconfortants.

On saute dans l’eau pour profiter de sa fraîcheur en été et ça fait un bien fou ! Franchement qui n’aurait pas envie de sauter à pieds joints dans ces illustrations ?

Mon tout petit ours

Sauvage
Ici les petites filles ont les cheveux emmêlés et lorsqu’on tente de les domestiquer on repense à Victor l’enfant sauvage à qui il est arrivé la même aventure qu’à la petite dans l’album Sauvage…

Sauvage
Toute heureuse toute nue dans les bois avec les animaux sauvages pour compagnie !
Version « domestiquée » mais furax !

On sent qu’il faut pas lui demander d’être polie en plus d’être bien coiffée et sapée comme jamais.
Des albums esthétiquement imparables et qui conviennent aux plus jeunes dès 3 -4 ans. Sauvage est un peu plus long et compliqué (à peine). Tout cela est bien beau mais de quoi ça parle ?
Sauvage, je l’ai déjà dit c’est l’enfant sauvage revisité, Mowgly Baloo et compagnie tous copains tout nus dans la forêt jusqu’à ce que des humains décident de jouer à la poupée.
Dans Le tout petit jardinier, un minuscule bonhomme s’échine pour cultiver quand même malgré sa toute petite taille. Souvent, il a très envie d’abandonner car son travail obstiné ne donne guère de résultat. Alors il déprime sans sa mini maison toute mimi.
Le tout petit jardinier.
Un album sur la différence et la persévérance.
Mon tout petit ours (les éditeurs auraient pu se concerter sur les titres, surtout que le titre original est The brave bear…), se déroule par une très chaude journée où « même l’ombre était chaude ». Papa ours et son fiston décident d’aller faire un plongeon dans le torrent. Mais que c’est loin et pénible comme trajet ! Rochers et broussailles se fichent en travers de leurs pattes, c’est carrément décourageant. Mais franchement ça en vaut la peine !

Se dépasser, repousser ses limites (car le petit refusera d’être porté par son papa) c’est devenir grand.
Je ne peux que vous inciter à lire ces albums avec des enfants. Émerveillement assuré !