Le jour où j’ai rencontré Malika F.

… elle était malade. Nimbée dans des vapeurs de lavande, elle était bel et bien là à Villeurbanne, la ville connue pour son quartier des Gratte-ciel (qui pourrait être logé dans un ex-pays de l’est au vu de son architecture extra-vagante), mais aussi pour sa célèbre Fête du livre jeunesse. Cette année vous l’avez compris le thème était la couleur.

Ceci dit, je ne m’y suis pas rendue pour y voir des pots de peinture même si j’en ai vu de chouettes lors de la performance d’Hervé Tullet et des nombreux enfants venus patouiller des ronds sur le bitume avec lui :

Hervé Tullet, jusqu’à vendredi lors de la journée professionnelle, je le connaissais à peine. Honte à moi, je pensais que c’était un monsieur qui dessinait des bonhommes en carré rouge et des points jaunes. Grâce à l’école Jean Moulin qui a travaillé une bonne partie de l’année avec lui, j’ai découvert qu’on lit du Tullet et que même on peut faire les bruitages qui vont avec : « oh oh! », « huuuu » ( à vous de voir si vous le sentez ou pas !) Moment tout simplement génial et émouvant de voir tous ces gamins répondre aux ordres d’Hervé Tullet qui lit le livre avec eux de manière si expressive. Le dimanche j’ai pu gribouiller (quel plaisir) le Livre de coloriage publié par Bayard la géniale Cuisine aux crayons éditée par Phaidon. Et autant vous dire qu’il n’y a pas d’âge pour gribouiller et dessiner des hamburger de Pâques…

Ici on voit un charmant bambin et une ouvre-livreuse  (pas moi!) qui a passé l’âge en train de faire des gribouillis à la Tullet…Mais y a pas d’âge on vous dit !

Passé ce moment régressif, j’avoue que la raison principale de ma venue était donc de rencontrer enfin Malika Ferdjoukh. Comme je ne suis pas une groupie, j’ai du me botter les fesses pour l’aborder et comme elle était malade je ne voulais pas la déranger. Pourtant une irrépressible envie de lui dire combien je (on) l’aime m’a donné la force de me faire dédicacer les Quatre soeurs. Vous savez, ce roman miraculeux qui fait rire et pleurer à la fois.

En la rencontrant je me suis souvenue qu’une des ouvre-livreuses m’avait raconté sa rencontre avec elle et qu’elle l’avait trouvé étonnamment peu sûre d’elle. C’est aussi ce que j’ai ressenti en lisant ses mails il y a quelque temps. Malika F. j’ai envie de vous dire, même si ça vaut ce que ça vaut de ma part, qu’il n’y a aucun doute à avoir. On vous aime tant ! Quand je conseille vos livres je dis toujours aux parents lisez-les ! Sombres citrouilles plaît d’ailleurs beaucoup aux adultes, ados/adultes revoilà l’infinie question des frontières de la littérature pour la jeunesse… Je crois que si on écrit des livres qui plaisent aux deux publics à la fois c’est quand même qu’on a un talent spécial et c’est pas l’Ecole des Loisirs qui dira le contraire.

Petit clin d’œil : lors de mes déambulations à la MLIS qui est la bibliothèque de Villeurbanne mon regard a été happé par des couvertures qui me sont étrangement familières puisqu’il s’agit de la série sur laquelle je rédige mon mémoire de Master. On ne peut être tranquille nulle part décidément :

Bon, je ne sais pas qui les a disposés mais c’est pas dans l’ordre tout ça !

Pour les curieux dès 8-9 ans, pour les amateurs de séries loufoques à l’humour décalé, pour les fans de Fenwick, pour ceux qui aiment la moustache, pour ceux qui aiment les livres qui chatouillent là où ça fait mal, la série Kurt du norvégien Erlend Loe est unique en son genre. Et je suis ma foi fort contente que mes collègues de la bibliothèque soient d’avis avec moi.

Je suis repartie de cette fête un peu frustrée car je ne m’habituerais jamais à faire la queue pour les ateliers par exemple et parce qu’il fait trop chaud dans la salle des auteurs et parce que c’est écrit en tout petit qu’il faut retirer un ticket pour assister aux lecture de contes (qui a dit que je suis bigleuse ?), mais je m’en fiche car j’ai rencontré Malika.

Publicité