Lectures d’enfance : la doc-doc-doc !

Évoquer ses lectures d’enfance, c’est comme faire un flashback. On re-découvre ce qu’on lisait, on jubile, on s’émeut, on rajeunit ! On « rah je lis » !!

On fouille dans ses souvenirs, dans ses cartons, voire dans les malles du grenier familial. Et on s’immobilise, on regarde, on touche, on sent. Les émotions sont toujours là, juste enfouies. Une lecture d’enfance, et hop, on redevient une gamine, celle qui – quand elle était petite – se disait « moi quand je serai grande,…

… Je serai modulable ! »

Barbapapa

Je serai un Barbapapa, et tant qu’à faire un Barbidou. J’aimais leur côté aventurier, l’art de se dépêtrer de n’importe quelle situation et cet amour et prise de conscience pour la nature, l’écologie. Je suivais leurs histoires avec passion dans le fameux « Recueil du journal de Barbapapa« . Un tel fanatisme que lors d’un Noël de mon enfance, mon parrain m’en offrit une peluche. Souvenir intense ! 

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Talus TAYLOR (qui nous a quitté il y a peu de temps) écrivait en 1978, « L’esprit de famille et l’ingéniosité des Barbapapa triompheront toujours de l’adversité ». Wahou !!  Aujourd’hui, je ne suis pas devenue José Bové, certes, et je ne peux me transformer à tout moment … quoi que… mais j’espère en tout cas être assez « ingénieuse », pour m’adapter, réfléchir et agir dès que le besoin s’en fait ressentir.

… Je serai une princesse ! »

cendrillon 1

Mais pas n’importe laquelle, celle dont M. Voiturier nous parlait chaque jeudi (ou alors était-ce le mardi ?). M. Voiturier, mon maître de CE2, avait absolument et toujours raison, même chez nous, à la maison quand je disais à mes parents et frère et soeur : « Si c’est vrai, c’est M. Voiturier qui l’a dit !! ». Et mon cher maître nous proposait d’emprunter des albums, chaque semaine, dont la miséreuse et fabuleuse Cendrillon. Moi je frémissais à chaque fois qu’il le citait, le titre de ce conte, m’appelant Sandrine… un début de Cendri… llon ! Une lecture de petite fille, qui rêve, se projete. Rien d’anormal ! Et qui découvre que la pantoufle n’est pas en verre mais en vair. Révélation ! Aujourd’hui, j’ai bien trouvé mon prince charmant et m’étonne de ne pas avoir lu aussi souvent, « Sissi impératrice« . Il est né en Hongrie !

… Je détesterai les crocodiles, les méchantes dames et la malveillance ! »

Bernard et Bianca

Et j’apprécierai les souris, comme Bernard et Bianca ! Oui les histoires de Walt Disney, nous en lisions beaucoup déjà et oui, nos parents nous emmenaient aussi les voir au cinéma. Et au cinéma, quand on est toute petite, il est possible de se cacher pendant un bon moment derrière les fauteuils pour éviter les affreux yeux jaunes et crocs de Néron et Brutus ! Il y est également possible de défier Médusa. Et on se prend à vouloir défendre l’orpheline… On apprend que même si on est petit, nombreux et solidaires, on peut faire des choses extraordinaires. On découvre des noms de personnages attachants, comme Orville, l’albatros, Evinrude, la libellule. On comprend le pouvoir de l’imagination et de la narration. Chouette ! Aujourd’hui, je continue à regarder des dessins-animés (oui et alors ?) mais pas que du Disney. J’apprécie plus que tout leur variété. D’ailleurs, on les appelle plutôt des films d’animation. Et pour ceux qui nous racontent ces histoires, nous font vivre des aventures de jeunesse, peu importe les nationalités : tchéques, japonais, américains, anglais, français… Les messages sont universels et l’image, indifféremment fixe ou animée, continue à nous fait rêver.

… Je serai une montagnarde ! »

Heidi_Dessin Heidi_Film

Et là, immédiatement, vous vient cette petite mélodie « Heïdi, Heïdi, petite fille des montagnes… ». Selon les versions, Heidi n’est pas tout à fait la même petite fille (cf. couvertures d’albums ci-dessus). Elle peut être tantôt vive, espiègle, proche de son grand-père, coquine avec Pierre (« Le roman de Heidi »), tantôt « lissée », serviable, bien coiffée (« Heidi et Nora »). Heidi, c’est surtout l’histoire d’une amitié qui nous est contée et un échange possible malgré le milieu social et une éducation différente. Chacun peut nourrir l’autre, et vice versa. Mince alors ! Aujourd’hui, je ne suis pas chevrière dans les Alpes, j’habite plutôt au bord de l’eau… mais quand je vois quelques sommets à l’horizon, une ritournelle peut encore venir – à l’improviste – me titiller… « Heidi, Heidi… »

… J’aurai un prénom qui finit en -ine ! » (ah non, ça, c’est déjà fait !)

Martine

Caroline

Ben oui, parce que je ne peux vous cacher, que les Martine, Caroline, et tout le toutim ont bien fait partis de mes lectures d’enfance. Des albums cartonnés, de courtes histoires, parfois sexistes (c’est vrai, c’est vrai) mais que pourtant tout le monde connaît ! D’ailleurs, ces personnages sont souvent plus connus que leurs créateurs. Qui pourrait – sans se précipiter sur Wikipédia of course ! – annoncer directement les noms des auteurs et dessinateurs, ici, maintenant ? Le plus surprenant de ces histoires, étaient pour moi, ce sentiment de liberté. Elles faisaient ce qu’elles voulaient, Caroline et Martine, dirigeaient leur vie comme elles l’entendaient, voyageaient, s’amusaient, découvraient et sans que les adultes – un peu présents quand même – soient exigeants, pénibles, intransigeants. Rébellion !!! Bon OK ce n’était pas non plus des grandes lectures révolutionnaires mais ça donnait quelques idées… Aujourd’hui, plus de Caroline, ni de Martine, juste moi, Sandrine !

… Je saurai prendre des risques ! »

Julie_Wood

Quand j’étais petite, on avait pas tant de BD à se mettre sous la dent… Alors parfois, on piquait celles des plus grands découvrant parfois l’univers bien sombre de Canardo (SOKAL) mais emmenée aussi – pour ma part – par les aventures « mécaniques » de Julie WOOD. Belle, grande, blonde, audacieuse, un brin casse-cou, elle me donnait l’envie de se surpasser, de vitesse, de compétitivité mais surtout aussi de s’affirmer, de vivre ses passions, de foncer. Impossible d’être aussi séduisante et charismatique, assurée et spontanée, je savais quand même à l’époque que je ne lisais que de la fiction… Bref, un monde comme ça, ça n’existe pas. Ah ouais ? Mais en tout cas, ces lectures, c’était pour moi un vivifiant. Je m’y voyais, je m’y croyais pourtant. Aujourd’hui, je n’ai toujours pas mon permis moto. La vitesse parfois m’effraie, je suis nulle en mécanique basique. Mon terrain de prédilection est plutôt aquatique. Du coup, je me laisse porter. Mais relever des défis, j’ai toujours aimé et ça se poursuit.

… Je serai pleine de curiosité ! »

romans_jeunesse

Et enrichie de tant de lectures, de titres de romans inscrits dans les célébres collections « Castor poche » et « Le livre de poche jeunesse ».


logo Poche jeunesse logo Castor poche jeunesse

Et je ne saurai dire si nous en avions un abonnement et si j’avais tout lu à l’époque, mais les vitrines de la bibliothèque familiale en contiennent une sacrée série. Ainsi, qui n’a jamais lu « Mon ami Frédéric » ? Évoquant avec justesse et dureté la montée du nazisme (le récit commence en 1929) et de l’anti-sémitisme en Allemagne, ainsi que la fraternité mais aussi la cruauté et la bêtise humaine. Écoeurement ! Aujourd’hui, il me semble que ces sujets sont toujours d’actualité. Consternation !! Et puis, dans cette collection, j’avais lu et aimé aussi « L’autre » d’Andrée Chedid. Qui aurait pu me dire d’ailleurs, que par la suite j’adorerai aussi les textes de son petit-fils, famille imprégnée de poésie. Là encore il s’agit d’une histoire de tolérance, de respect de l’Altérité. Aujourd’hui, je tente du mieux possible de diffuser ces messages auprès de mes « nombreux » adolescents (élèves et enfants), répétant ce que j’ai pratiqué et pratique encore moi-même : des lectures à outrance, pour apprendre, découvrir, connaître, respecter, apprécier, s’imprégner, voyager, avancer, grandir, vieillir…

Alors je sais aussi que quand je serai grande… Je serai grand-mère ! »

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Et que je me soucierai – forcément – de l’envie de lire de mes petits-enfants. Au mieux, je les abonnerai à Astrapi car c’est ce que ma grand-mère a fait, baignant nos moments d’enfance des histoires de Touffu, des Copains des tilleuls mais aussi de l’inusable Marion DUVAL. Lors des rencontres entre cousins et cousines, nous les échangions, les relisions, les dévorions, allongé(e)s dans la chambre des uns ou des autres, sur les canapés de mamie, dans les jardins des oncles et tantes. Émotion ! Et pour mes petits-enfants, si ça ne leur suffit pas, je leurs proposerai aussi une montagne d’albums et d’ouvrages ludiques, interactifs, esthétiques, artistiques… toujours magnifiques !

Car c’est sûr, demain, les lectures d’enfance continueront à donner du plaisir : celui de LIRE !!!

Et parce qu’il faut bien terminer ce post un jour ou l’autre… je vous offre une dernière lecture de mon enfance…

OZ OZ

… dont la couverture a bien moins vieilli que son histoire… Ça, c’est de l’authentique !!

Et comme petite j’étais, et grande je le reste – joueuse   je vous le donne en mille : Qui a écrit le Magicien d’Oz ???

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