Montez à bord du train « Je lis, tu dessines »

Mesdames et Messieurs, bienvenue! Montez à bord du train « Je lis, tu dessines »!

Mais de quoi s’agit-il exactement?

Ce nouveau projet a été inspiré par le blog Bavard’âge, tenu par les bibliothécaires jeunesse de la médiathèque Jacques-Baumel de la ville de Rueil-Malmaison dans le département des Hauts-de-Seine.

Chez eux, le rendez-vous se baptise « Petite pause lectures & dessins » et consiste à proposer aux enfants la lecture, thématique ou non, de plusieurs livres suivie d’un atelier créatif s’inspirant des illustrations d’un des albums présentés.

Pour 2018-2019, la bibliothèque où je travaille a choisi de mettre en place un rendez-vous rituel avec le groupe des 6-11 ans de l’un des sites des centres de loisirs tout au long de l’année. L’idée est donc de proposer une activité complémentaire avec un temps de lectures d’histoires matinal à la bibliothèque qui puisse être prolongé au centre de loisirs l’après-midi par une activité plastique et ce, une fois par période soit 5 séances (il n’y a pas eu de date en première période).

Pour inaugurer la formule, les enfants ont découvert le puzzle-train « Tous à bord » signé Marc Boutavant, le célèbre illustrateur de Mouk et Chien Pourri! Et on est drôlement fière parce qu’en demandant aux enfants ce qu’ils voyaient à chaque wagon, Alexandre pour ne pas le nommer à tout de suite repéré l’un des félins de la série Chien Pourri 😀

Ce puzzle, c’est 12 pièces géantes avec des illustrations différentes au recto et au verso qui permettent de multiples combinaisons. Des animaux du cirque, de la forêt, du grand nord, de la mer mais aussi des humains malicieux et même des personnages de contes s’invitent dans ce train unique à reconstituer soi-même ! Saurez-vous reconnaître les clins d’oeil de l’illustrateur à son oeuvre?! Le puzzle complet mesure plus de 1,80m ! Et chaque wagon appelle des histoires, traditionnelles ou contemporaines. Une riche source d’inspiration pour les heures du conte des bibliothèques…

Train-puzzle « Tous à bord », Marc Boutavant, Little urban, 2016, 11,95€

Notre sélection d’histoires en lien avec certains wagons:

  1. Locomotive « Raton-laveur » : Un train passe, Donald Crews, Ed. Il était deux fois, 2009
  2. Wagon « Sorcière » : Une soupe 100% sorcière, Quitterie Simon, Magali Le Huche, P’tit Glénat, 2007
  3. Wagon « Pastèque » : Graine de pastèque, Greg Pizzoli, Ed. du Ricochet, 2015
  4. Wagon « Animaux de la forêt » : d’après La noisette, Eric Battut, Didier Jeunesse, 2011 
  5. Wagon « Gâteau » : Je veux ce gâteau, Simon Philip, Lucia GaggiottiLittle urban, 2018 chroniqué là!
  6. Wagon « Bibliothèque » : La jaquette, Kirsten Hall, Dasha Tolstikova, Ed. de la Pastèque, 2015
  7. Wagon « Mammouth » : Comment bien laver son mammouth laineux, Michelle Robinson, Kate Hindley, Milan, 2013
  8. Wagon « Boucle d’or et les 3 ours » : Bou et les 3 zours, Elsa Valentin, Ilya Green, L’Atelier du poisson soluble, 2008

Quelques précisions sur la racontée:

-d’Un train passe: si vous avez un xylophone ou un métalo-notes mutlicolore, c’est le moment de l’exhiber fièrement! A chaque parution d’un wagon coloré, vous pourrez jouer la note correspondante sur votre instrument. Succès garanti!

-de La noisette qu’on a adaptée et déjà lue récemment ici!

Concernant la production de dessins, le groupe d’enfants a construit un train, wagon par wagon, en forme de livre-accordéon.


D’autres pistes pour créer votre propre train sur l’ingénieux blog L’atelier qui dessine et notamment là. Vous pourrez trouver sur ce blog des idées d’ateliers, d’illustrations, de bande dessinée, des jeux de dessins, mais également des références de livres appréciés par les 2 intervenantes.

Prochain épisode de « Je lis, tu dessines » en janvier avec une « ribambelle d’histoires » au programme!

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BD 2017 : séance de rattrapage.

Oh la la ! Il y a tant de bandes dessinées dont je n’ai pas eu le temps de vous parler !

J’ai rencontré des héros et héroïnes à vous faire vibrer des jours entiers ! Ils s’appellent Momo, Chaussette, Dagobert, Merlin, Verte, Félix, La fouine, Calliope, Sucre de pastèque, Eugène, Ursule, Anastabotte… J’ignore pourquoi ils ont tous des noms originaux ou qui étaient démodés avant mais qui reviennent en force. Ceux qui ont des noms d’animaux en sont vraiment, rassurez-vous. Ceux qui portent des noms de vêtements ne sont pas des habits pour autant…

sfar

21,90€ ed. Flammarion.

Commençons par celui qui n’est pas franchement une bande-dessinée : A cause de la vie de Véronique Ovaldé au dessin et Joann Sfar au texte (une bien piètre blague s’est dissimulée dans cette phrase). Personnellement chaque fois que j’ai montré ce livre à un client, il m’a dit « Ah, mais oui, ils sont passés à La grande librairie ; ils avaient l’air si complices ! ». J’ai donc été chaque fois bien aidée puisque apparemment les deux zigotos ont sacrément fait le show.  Et mon boulot avec. Va peut-être falloir que je finisse par regarder ce replay par ailleurs.

C’est donc l’histoire d’une jeune ado qui elle aussi a un nom qui était à la mode avant (mais qui n’a pas fait de revival depuis et que je ne citerai pas pour ne vexer aucune Nathalie lectrice). Elle décide donc de  se faire appeler « Sucre de pastèque », ce que je trouve nettement moins joli et facile à porter. En même temps on est dans le bon timing popularité du prénom car on est dans les 80’s. Tout ce paragraphe ne sert donc à rien.

Elle aime exagérer, se plumer les cheveux, piquer du rouge à lèvres en cachette, écouter les Smiths (en lien une de leur chanson que j’adore et qui existe en version revue et corrigée par Ebony Bones). Elle attend le prince charmant en se prélassant dans son vieil appartement. DING DONG ! Le voilà, tout chétif et craintif. Début d’une folle et belle histoire d’amitié entre deux gamins du même immeuble qui réinventent une façon d’être amis en se voyant à peine, à grands renforts d’ingéniosité.

Un livre inclassable pour tous les publics qui aiment les histoires touchantes et farfelues. Avec de jolies illustrations de Joann Sfar et un texte minutieux, malicieux, généreux de Véronique Ovaldé. Immense coup de cœur. Je l’ai serré dans mes bras quand je l’ai fini. C’est dire si je l’ai aimé.

verte

14,00 €, ed. Rue de Sèvres.

Elles vous sont certainement familières. Verte, Ursule et Anastabotte sont 3 sorcières de la littérature jeunesse nées sous la plume de Marie Desplechin dont les aventures sont parues en roman sous les titres Verte, Pome et Mauve. Il y a fort à parier qu’il y aura 3 BD aussi… Dans cette adaptation fort fidèle au roman, je n’ai donc pas été déçue du tout de retrouver ces trois générations de nanas. Des personnages pétillants, une magie inoffensive ou bienfaitrice et surtout, surtout cette bonne idée de proposer à Magali Le Huche d’illustrer cet album. Le résultat est pimpant comme tout, joliment coloré et plein de motifs mimis comme tout ! Alors c’est un grand oui pour cet album !

 

momo

16 €, ed. Casterman.

Momo… ah, Momo ! Lisez Momo, je vous en conjure ou je démissionne ! Car tant de beauté et de subtilité ne peuvent passer inaperçues et méritent bien un caprice de libraire. Moi aussi je peux taper des pieds dans les rayons en chouinant.

A l’illustration : Rony Hotin, subtile combinaison de Miyazaki et Vivès (y a pire, non ?) nous emporte loin, très loin dans l’émerveillement. Le scénario de Jonathan Garnier nous fait faire le yoyo des émotions, le grand huit des sentiments. C’est certainement l’une des plus belles et tristes histoires d’enfance que je connaisse. Et moi j’adore chialer et rire en même temps alors je me mets à soupçonner que messieurs Hotin et Garnier aient écrit ce livre pour moi (mais ça devient n’importe quoi).

Sublime et aux avis unanimes (du moins parmi mes collègues et tous ceux qui l’ont lu).

Officiellement pour enfants, mais franchement on s’en tape et on l’offre à tous ceux qui aiment la BD.

bambou

12,00€, ed. Rue de Sèvres.

Allez, hauts les cœurs ! Une histoire positive, pleine d’espoir pour le futur et la nature…

Une forêt de bambou se meurt. Et oui ! C’est triste,  mais c’est comme ça (que commence l’histoire en tout cas, parce qu’après je vais encore passer pour celle qui n’aime ni les animaux, ni la nature, ni les gosses etc.)

Il suffit de regarder la couverture pour être les pupilles toutes écarquillées par la splendeur de l’illustration, par le choix des couleurs et les attitudes et expressions des personnages.

Animaux et humains vont s’unir afin de sauver la forêt dont les bambous disparaissent les uns après les autres. Une très jolie histoire de Richard Marazano auteur d’un certain nombre de mes séries chouchoutes, notamment pour la jeunesse Yin et le dragon, Le monde de Milo, Le rêve du papillon, etc.

J’ai été vraiment émue à la lecture de cette BD et ne regrette pas un instant cette dangereuse balade en forêt.

chaussette

10,95€, ed. Delcourt.

Loïc Clément et Anne Montel, auteurs d’un de mes chouchous : Le temps des mitaines, poursuivent leur singulière œuvre qui ne ressemble à nulle autre parmi les BD jeunesse. Si j’hésite à utiliser l’adjectif mignonne à l’encontre de leur œuvre, c’est qu’on peut parfois l’associer à « cul-cul ». Et aussi parce que finalement ce n’est certainement pas assez flatteur pour refléter l’esprit de leurs albums. Que dire alors ? Des livres coquets, délicats, croquignolets, ravissants, aux teintes subtiles plus que de raison (le boulot d’Anne) et aux histoires tantôt intrigantes : Le temps des mitaines T1 se lit comme une enquête policière, tantôt engagées comme dans Le temps des mitaines t2 dans lequel les personnages prennent conscience de plein de choses de grands.

Mais toujours et avant tout profondément humaines et attentives aux autres. C’est une des choses que j’aime chez eux, on sent qu’ils aiment les gens et aussi qu’ils ne veulent pas prendre les enfants pour des imbéciles.

Dans Chaussette, une amitié discrète prend forme entre un petit garçon à la curiosité aiguisée et sa vieille dame de voisine. Un joli duo s’amorce au fil des pages. On déambule avec la « vieille » Chaussette et son chien Dagobert dans une ville pleine de couleurs pastel et de vie. On s’y sent bien dans ce quartier !

Et en prime, ça fera plaisir à ma cliente orthophoniste d’hier qui voulait que je fasse passer ce message aux éditeurs : « Imprimez vos livres en écriture attachée et pas en majuscules ». Parce que c’est vrai que la belle écriture d’Anne est quand même plus jolie. Et si ça peut aider les enfants en difficulté de lecture, je relaye ce message avec plaisir.

voleur

10,95€, ed. Delcourt.

« Portés par une joie immense, nos deux amoureux mirent fin à leur quête dans un festival de scintillements… »

A vos souhaits ! Si Félix est dans le coin lorsque vous éternuez, méfiez-vous ! Il pourrait bien vous piquer votre souhait pour le mettre en bocal… Une idée de Loïc Clément (oui, le même qu’au-dessus) qui s’offre ici une parenthèse en compagnie de Bertrand Gatignol. Changement radical d’illustration donc pour cette histoire. Gatignol dont je trouve le travail admirable, me fait toutefois d’habitude un peu peur parce qu’il aime bien les ogres, les marmites et les nonosses à ronger. Malgré tout, j’ai ouvert cet album avec grand enthousiasme parce que je me suis dit qu’il n’allait quand même pas infliger des trucs pareils aux gosses. Par ailleurs connaissez-vous Pistouvi ? Soit dit en passant…

pistouvi

L’alliance de ces deux talents Clément + Gatignol, c’est le combo magique ! Moderne, inventif, avec une fin en feux d’artifices, cet album est une pépite.

Les aventures de Félix le collectionneur de souhaits et de Calliope qu’on dirait sortie tout droit de la Grèce antique, sont fabuleuses et émouvantes. Dans un monde où il n’y a qu’eux qui compte, ils errent à la recherche de leurs désirs les plus chers dans un Paris à la fois réel et qui pourtant semble étrangement imaginaire. En vain.

Et nous on a la larme à l’oeil de tant de poésie et de beauté.

Les bonus à la fin ont un intérêt certain pour tous les curieux de l’édition. Les secrets de la création de l’album, les négociations avec l’éditeur, les arguments des uns et des autres offrent une belle conclusion à ce magnifique Voleur de souhaits.

 

Et voilà, c’est fini pour aujourd’hui. Sachez que ça me tue de ne pas vous parler du prochain Bastien Vivès qui sort début mai que j’ai dévoré d’une traite et que je ne fais qu’y penser depuis… Mais franchement, vous mettre l’eau à la bouche pour un livre pas encore paru, ça se fait trop pas.

Une autre fois !

soeur

 

 

 

 

La Cabane à Histoires

La cabane à histoires, c’est un projet télé qui s’annonce pour septembre sur Piwi +. Cette série destinée aux 4-7 ans et mêlant prises de vues réelles et animation comprendra 26 épisodes de 7 mn réalisés par Célia Rivière et produits par Dandeloo.

cabane à histoires

Quatre enfants réunis par l’amitié sont prêts à se plonger dans la littérature de jeunesse, lovés dans leur « cabane à histoires », celle de Lisette, pour découvrir à chaque fois un nouvel album.

Voici quelques-uns des titres qui devraient être mis en scène:

mon chien qui pue

Mon chien qui pue, Christine Roussey, La Martinière Jeunesse, 2015

festin de Noël

Le festin de Noël, Nathalie Dargent, Magali Le Huche, P’tit Glénat, 2008

Poucette

Poucette, Andersen, Charlotte Gastaut, Père Castor, 2011

les-concombres-du-roi

Les concombres du roi, Evelyne Brisou-Pellen, Judith Gueyfier, Belin, 2014

popotin de l'hippopotame

Le popotin de l’hippopotame, Didier Lévy, Marc Boutavant, Albin Michel Jeunesse, 2003

la-Petite-sirene-a-lhuile

La petite sirène à l’huile, Emilie Chazerand, Aurélie Guillerey, Sarbacane, 2015

Ce document a été créé et certifié chez IGS-CP, Charente (16)

Panique au village des crottes de nez, Mrzyk et Moriceau, Les Fourmis Rouges, 2015

999 têtards

999 têtards, Ken Kimura, Yasunari Murakami, Autrement Jeunesse, 2005

Pour en savoir +, RDV sur la page Facebook du projet pour lever le voile sur les coulisses mais aussi sur notre article « Vu à la télé » qui évoquait quelques émissions télé jeunesse tournée vers la littérature de jeunesse!