Discussion avec Loïc Clément et Anne Montel (partie 1)

 

Je ne connais pas Loïc et Anne « pour de vrai ». Nous vivons chacun d’un côté de cette diagonale géographique infernale qui sépare la Haute-Savoie de la Bretagne. Mais j’ai toujours suivi leurs travaux respectifs avec intérêt. Mon opinion est qu’ils produisent seul ou à deux parmi les ouvrages les plus beaux, stimulants et riches de la BD pour enfants. Chaque fois que je l’ai pu, j’ai rédigé des avis sur leurs ouvrages dans la lettre d’info ou via les réseaux. Loïc m’a répondu plusieurs fois pour me dire qu’ils avaient été touchés de ce que j’avais écrit et j’ai bien vu qu’entre nous une sorte d’estime mutuelle s’était mise en place. Vous pouvez d’ailleurs relire ici d’anciens articles à leur propos. A vrai dire, il est assez rare que je reçoive des remerciements sur ce sujet. J’ai donc eu envie de partager du temps avec eux pendant ce confinement. Parce que s’ils ne vivaient pas à l’autre bout de la France, je suis à peu près sûre qu’on serait amis. Voilà donc le résultat de cette discussion animée !

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Le temps des Mitaines, le jour de l’ours a paru dans une toute  nouvelle édition chez Dargaud (cliquez pour feuilleter !) et rendez-vous ici pour des activités en lien avec l’album.

 

Gaëlle : Il y a quelques Jours, Loïc, tu t’es insurgé sur les réseaux à propos du vocabulaire employé dans les critiques. Voici le post Instagram qui m’a donné envie de te contacter et d’engager cette discussion avec vous.

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Je n’ai pas partagé ta cause sur notre page Instagram mais uniquement parce que je suis très nase en story ! En vrai je suis prête à fonder le Club des pinailleurs du vocabulaire et de l’orthographe avec vous !

Ce court texte humoristique a eu plusieurs effets sur moi que j’ai voulu partager avec vous.

Dans un premier temps, ça m’a fait rire parce que ton texte Loïc est très bien tourné et qu’il parle d’un sujet qui m’agace moi aussi : les mots mal utilisés. La manière dont tu formules ta demande et vraiment drôle et la cause est noble donc j’adhère.

Loïc : Ha ha… je me rappelle d’un copain d’enfance qui était allergique au mot « sympa » dans le cadre d’une critique. Il s’enflammait à ce sujet : « Un livre n’est pas « sympa » ! Une chanson n’est pas « sympa » ! Mon voisin ou ma petite sœur sont « sympas » mais une œuvre n’est pas une personne. Une œuvre n’est pas gentille ou sympathique ! C’est indécent !».

Je pense à lui maintenant que moi aussi je tique devant certaines critiques. Tic, c’est bien le mot d’ailleurs parce qu’on peut vraiment parler de tics de langage. En effet, ce n’est pas tant le mauvais emploi des mots qui me questionne mais plutôt leur usage intensif et abusif. Ça fait des années que je lutte dans la vie de tous les jours sur l’emploi de « du coup » qui est certes très mal employé c’est vrai, mais qui est surtout ULTRA employé. Ce mimétisme sémantique rend dingue une fois qu’on focalise dessus. Partout, tout le temps, les gens disent « du coup ». Du coup (clin d’œil, clin d’œil), dans les critiques, c’est la « pépite », le « bijou » qui sont partout et qui ont attiré mon attention.

Je pense honnêtement qu’on peut se dispenser de répéter tout le temps la même chose. Ce n’est pas du snobisme, c’est seulement être un peu exigeant envers soi-même. Et puis sans rire, si les trois quarts des livres sont des pépites, ça a quelle valeur au final comme qualificatif ?

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Notez bien que ça c’est ter-mi-né !

Gaëlle : Ma seconde réaction a été une remise en question de ma manière d’écrire. Et je m’interroge beaucoup là-dessus. J’écris depuis très longtemps des avis sur ce que je lis ! Il y a 20 ans je travaillais à la FNAC, à cette période on a commencé à écrire les fameux « coups de cœur » sur les bouquins. J’adorais ça et j’ai fait de même partout où j’ai travaillé par la suite. Mon seul problème était d’être concise car les textes étaient très courts. A la même période j’ai été chroniqueuse sur un site de BD indépendante qui s’appelait Clair de Bulle, puis plein d’autres sites et même le magazine Citrouille quand je travaillais en librairie spécialisée jeunesse. Depuis 10 ans je tiens le blog L’ouvre livres avec des copines rencontrées en Master Littérature jeunesse et depuis quelques mois la page Instagram du même nom que j’anime avec une amie bibliothécaire. Mais pour autant, je n’ai pas la prétention de me prendre pour une journaliste. Je n’ai pas suivi les études pour cela… Comme vous le savez, les « vrais » journalistes ne se préoccupent pas tellement de la littérature jeunesse. Donc ce sont beaucoup d’amateurs (non pas au sens de pas compétents mais vs professionnels) qui livrent leurs commentaires plus ou moins avisés sur des sites, blogs, pages Instagram toutes pimpantes etc. Forcément, ce n’est pas toujours au niveau (ni même pertinent). Et bien sûr, chaque personne à sa propre interprétation et ses goûts bien arrimés. Je rajoute ici une chose qui me chagrine souvent : j’ai horreur d’utiliser le mot « critique ». Déjà, à la base, le mot est connoté négativement (dans l’interprétation que j’en ai). Je n’aime pas tellement non plus « chronique ». Ça m’évoque une bronchite ou un truc chiant qui reviendrait en plus tout le temps ! Alors comme ces deux mots m’emmerdent, je rigole souvent avec ma collègue Chloé qui met nos avis en ligne sur le site BD Fugue.com. Pour la faire rire (j’aime bien faire rire), je lui dis : je t’envoie mes « chrotiques » (ou mes « criniques », j’aime varier). Je n’aime pas ces mots trop pompeux qui laissent penser qu’on sait mieux que tout le monde si c’est bien ou si c’est pas la peine de l’acheter ou si tu peux juste l’emprunter à la bibliothèque pour te faire un avis, ça suffira bien. AVIS ! Voilà un mot qui me va. Je donne mon avis, je ne fais que cela ! J’ai souvent l’impression que ce n’’est vraiment pas grand-chose mais aux yeux de certains clients ou auteurs je vois que c’est quand même déjà beaucoup. En revanche, je m’efforce toujours d’être honnête donc je conseille et déconseille tout autant.

Loïc : Si je comptais le nombre de fois ou un avis de lecteur m’a fait pleurer parce qu’il me touchait… Parfois tu lis un avis sur un blog ou sur un réseau social et la personne exprime tellement bien son ressenti que ça me bouleverse. Parfois je me dis : j’ai bossé des années sur ce livre et ça en valait la peine ne serait-ce que pour cette personne ! Parfois c’est une photo d’un enfant qui lit notre livre, parfois c’est un témoignage touchant qui entre en résonance avec la vie de la personne et parfois il s’agit de quelqu’un, tu sais pas pourquoi, mais il a entièrement compris tes intentions, ce que tu as voulu faire dans ton ouvrage. En fait, dès que les critiques revêtent un aspect personnel, c’est génial. C’est l’inverse des phrases toutes faites que je pointe du doigt. 

Anne : Moi je trouve que sous couvert de parler de livres, beaucoup de critiques ont finalement envie de tout rapporter à eux. Et c’est leur bon droit, hein, mais quand tu passes un an et demi sur un livre, qui leur a parfois été offert, que tu lis une critique de 2 lignes disant que c’est très beau avec le résumé de l’éditeur en-dessous et une simple photo de la couverture (avec une feuille d’eucalyptus à côté si c’est sur Instagram, surtout), je n’y vois aucun intérêt. Mais le critique en question nourrit sa communauté, va parfois faire un concours (en faisant gagner le livre qui lui a été offert, pourquoi pas), va taguer les auteurs et surtout l’éditeur, pour encourager ce dernier à continuer de lui envoyer des bouquins. Il a ainsi l’impression d’avoir bien fait le job. Mais quel intérêt pour nous ? Alors oui, on gagne en visibilité, certes… Mais la vérité c’est qu’on aurait plutôt envie de connaître le sentiment du lecteur sur le contenu du livre, sur les partis-pris narratifs, sur les couleurs, enfin je sais pas, un petit effort intellectuel quoi !

Mais c’est peut-être trop demander (sans ironie).

Loïc : Je sais que beaucoup d’éditeurs et d’auteurs déplorent l’absence d’une réelle critique de bande dessinée comme elle existe à propos de la musique, la littérature ou le cinéma… Moi aussi j’aimerais lire davantage de critiques qui abordent réellement une bande dessinée sous un angle technique. Pourquoi si peu de critiques parlent de narration ? On parle quand même d’art séquentiel et il n’est presque jamais question du cœur, de la substantifique moelle d’une BD à savoir le rapport qu’entretiennent entre elles les images ?

Sorti de cette remarque, je dois dire que je trouve super cet engouement d’amateurs qui s’intéressent à la BD. Plus il y aura de communautés, de passeurs de culture, plus la BD continuera à vivre et à toucher de nouveaux lecteurs. En ce moment j’ai l’impression que les « influenceurs » sont du côté d’Instagram mais peu importe le canal. Tant qu’il y a des gens pour parler des livres, ça veut dire qu’il y a des lecteurs, voire de nouveaux lecteurs, et ça c’est bien !

Maintenant, si on doit aborder les trucs qui fâchent on devrait parler des services de presse. Cet exemplaire de livre gratuit envoyé à une liste plus ou moins (très) fournie – selon la maison d’édition – de critiques devrait engager un minimum celui ou celle qui le reçoit. Je ne dis pas que la personne qui reçoit un livre gratuit doit forcément en dire du bien, pas du tout… je pense seulement qu’il faut faire un minimum le job. Copier un résumé du livre (souvent rédigé par l’auteur lui-même) et enchaîner avec une phrase lapidaire du type « un livre à mettre entre toutes les mains » ou « une véritable pépite ! », c’est de la paresse. Je suis désolé mais un livre sur lequel les auteurs ne toucheront pas un centime (ben oui, un service de presse c’est 0 euro dans la poche des créateurs) ça engage moralement. Alors certains sont très éthiques et prennent ça au sérieux (j’ai plein de noms !) mais d’autres beaucoup moins. Je ne parle pas des bouquins qui se retrouvent en vente moitié prix sur les sites d’occasion le jour de la sortie parce que des « critiques » arrondissent leurs fins de mois (c’est un autre sujet) mais plutôt de ceux qui pour justifier leur exemplaire se contentent d’un laïus interchangeable. Je focalise sur la « pépite » ou le « bijou » pour rigoler mais c’est seulement la partie émergée de l’iceberg si on y réfléchit. Combien de critiques parlent du scénario autrement que sous l’angle j’aime / j’aime pas ? Combien abordent le dessin autrement que par le biais c’est beau / c’est moche ?

Pour en finir avec ces questions, moi je pense qu’il faut revendiquer quelque part d’être amateur. Faut pas faire semblant en répétant les mêmes trucs lus partout pour faire pro ou sérieux. Amateur ou pas d’ailleurs, on a un avis, un sentiment unique qui n’appartient qu’à nous et je crois que c’est important de le retranscrire. Ça peut être un peu bancal, ou mal dit mais on s’en fout. Dire ce qu’on a pensé et argumenter le pourquoi du comment avec ses propres mots, même maladroits c’est toujours mille fois mieux qu’une « vraie pépite » …

Gaëlle : Anne, tu parles des sentiments des lecteurs qui sont importants pour toi. Loïc et toi vous êtes tous les deux assez actifs sur les réseaux sociaux. Cette visibilité et cet accès direct à votre public c’est plutôt une bonne chose pour toi j’imagine ?

Anne : Je travaille seule chez moi (enfin, seule… Loïc est à l’étage au-dessus !), et même si je suis plutôt d’un naturel solitaire, j’ai vraiment besoin d’émulation pour avancer. J’ai adoré mes études artistiques, en grande partie grâce au regard non seulement de mes professeurs sur mon travail, mais également de mes camarades de classe. J’ai besoin de retours, d’encouragements, de confirmation de quelque chose, que ce soit dans le positif comme le négatif. J’ai expérimenté diverses situations de travail : atelier seule mais hors de chez moi, atelier collectif d’auteurs BD, atelier seule chez moi… Chacune a ses propres avantages, mais si ma situation géographique le permettait, j’aimerais beaucoup pouvoir alterner entre le « seule chez moi » et un atelier collectif.

J’en reviens aux sentiments des personnes qui regardent mes dessins, il n’y a rien de plus agréable que d’avoir des retours dithyrambiques sur une illustration dans laquelle j’ai mis tout mon cœur. À ce moment précis, je sens que quelque chose passe vraiment de moi à quelqu’un d’autre. J’ai la frustration de ne pas exercer une pratique artistique ou les sentiments et réactions des lecteurs sont immédiats, comme par exemple des musiciens lors d’un concert. Je trouve que cela amoindrit un peu le plaisir que je prends à dessiner. Alors, j’essaie comme je peux d’exploiter les réseaux sociaux pour rapprocher un peu le moment de création de celui où le lecteur va découvrir le dessin, par exemple en partageant mon processus de dessin et de peinture via des stories instagram. Cela permet aussi aux lecteurs de se rendre compte du temps passé sur chaque dessin, chaque case d’une planche de BD. J’ai énormément de retours d’abonnés qui me disent à quel point ils n’imaginaient pas tout ce travail, et qu’ils en savourent davantage chaque livre !

Gaëlle : Maintenant j’aimerais vous poser une question que je me pose de manière récurrente : Faut-il écrire un avis s’il est négatif ? Pourquoi le rendre public ou risquer de peiner des artistes qui ont consacré des mois/années à couver leur œuvre ? Doit-on plutôt leur dire en « off » sous prétexte de les aider à s’améliorer ? De quel droit peut-on détruire un travail acharné ? Je ne sais pas ! Je pense quand même qu’il vaut mieux se taire sauf s’il y a une argumentation constructive derrière. Il y a quelques semaines j’ai pris l’initiative d’écrire à un auteur qui publie avec deux autres une BD qui a d’énormes qualités, un potentiel ahurissant et un tout petit défaut qui d’après moi vient gâcher cette belle œuvre. Ses remerciements m’ont surprise et touchée.

Loïc :  Pourquoi ne pas poster un avis négatif tant que c’est argumenté et constructif ?  Non, ce qui est terrible c’est le bashing gratuit parce qu’on parle quand même du travail qui se compte en années pour les créateurs. La sentence lapidaire peut faire un mal de chien… En revanche, respecter son interlocuteur en prenant le temps d’un avis construit, même négatif, ça me semble le minimum. Sinon, autant ne rien dire je pense. Quant à le dire en off, finalement c’est avec les mêmes prérequis.

Gaëlle : Je me demandais aussi comment tous les deux vous vous dépatouilliez avec les avis négatifs ?

Loïc : Il faut savoir que deux semaines après la sortie d’un livre, on ne lit plus les critiques sauf si elles nous tombent sous le nez, donc déjà on doit passer à côté de plein de trucs… Et puis on a surtout des retours positifs donc bon…

Quand on tombe sur un avis négatif malgré tout, on essaie de voir ce qui peut nous nourrir ou nous faire grandir. En ce sens, j’adore d’ailleurs les critiques de mes consœurs et confrères. J’ai des amis du métier dont l’avis m’importe énormément et me nourrit. Par exemple, le regretté Hubert avait une analyse super fine et construite de mon boulot de scénariste et je sais qu’encore aujourd’hui, j’ai certains de ses retours en tête quand j’écris. On en revient finalement aux auteurs dont tu parlais précédemment qui t’ont remercié suite à tes retours constructifs. Maintenant, pour en revenir aux critiques négatives du net, quand elles sont outrancières il faut savoir en tant qu’auteur les laisser de côté. Je pense par exemple à une critique américaine sur les Jours Sucrés qui qualifiait notre livre d’islamophobe et sexiste… Bon là… Y a rien à dire ou à faire… Et sinon il y a ceux qui ont pas trop aimé ton livre et qui te taguent… Ceux-là tu te demandes ce qu’ils ont en tête lorsqu’ils décident de faire ça. Hé, hé viens voir, viens voir ! J’aime pas ton livre ! Viens voir, viens voir ! Parles-en autour de toi !

AnneC’est clair, ça c’est vraiment terrible. Ça revient à taper sur notre épaule pour nous dire « Hé bah dis donc, il était vraiment bof ton bouquin ! Allez, salut hein ! » Et toi tu continues ta journée avec ça, ou pire, tu comptais aller dormir tranquille, comme ça m’est arrivé hier soir…

Encore pire, ce sont ceux qui donnent des notes : ça m’insupporte ! On n’est plus à l’école ! Et qu’est-ce que ça veut dire ? On a déjà eu un 17,75/20… pourquoi 75 ? c’est tellement ridicule ! Et sur Planète BD, on en parle de cette notation sur 5 ? Tu te retrouves avec de supers critiques, mais 2 étoiles sur 5… Pourquoi ? Tu sauras pas… Mais du coup, quand quelqu’un fait des recherches sur ton livre sur un moteur de recherche, eh bien cette notation qui semble vraiment mitigée apparaît dès le début des résultats, super.

Je m’écarte un peu, mais en parlant de gros sites de référencement comme ça, Babelio m’énerve beaucoup : ils vont chercher la moindre photo de toi qui a été prise à Trifouillis-les-Oies il y a 15 ans, dans une classe de CP alors qu’il faisait 30 degrés et que tu avais la grippe, pour te l’imposer sur ton profil. Et tu n’as pas le choix, c’est comme ça, pourtant c’est pas faute d’avoir fait des demandes de retrait. Bon je digresse carrément, mais c’est très pénible.

Gaëlle : La 3e chose à laquelle j’ai pensé en lisant ta diatribe Loïc, c’est : « Il va se faire lyncher ! » Car vos livres sont généralement encensés par « la critique » et que tu oses dire que certaines choses ne te conviennent pas. Il est tout de même plus flatteur d’être comparé à des bijoux qu’à … tout plein d’autres choses moins luxueuses ! Il y a des champs sémantiques moins glorieux !

Loïc : Oh mais c’est pas mon cas personnel qui importe. Déjà, il faut rappeler que ces histoires de mots interdits les « pépites » et compagnie c’est avant tout de l’humour.

Ensuite, si quelqu’un se vexe en lisant mes propos c’est qu’il se prend un tout petit peu trop au sérieux, je pense…

Tu sais, je crache dans aucune soupe. Je me pose seulement des questions même si aujourd’hui, j’essaie plus ou moins de trouver des réponses aux tiennes:)

Miss Charity, l’enfance de l’art, d’après le roman de Marie-Aude Murail, a paru aux éditions Rue de Sèvres  le 19 février. C’est le 1e volume d’une série qui en comptera trois (cliquez ici pour feuilleter !).

La suite au prochain épisode !

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