Moi, Ambroise roi du scrabble

N I E L G A

ligne, aigle, laine, linge, agile, angle, aile, élan, gain, lien, aïe, ail, âge, âne

Génial!

Voilà en un mot ce que je peux dire de Moi, Ambrose roi du scrabble

Moi, Ambrose roi du scrabble, Susin Nielsen, Hélium, 2012

Premier roman publié par Susin Nielsen, c’est ma seconde lecture de l’autrice canadienne, chouchou de ma complice Gaëlle (elle parle de son dernier ouvrage Partis sans laisser d’adresse ) et de moi aussi désormais (je présentais Le journal malgré lui d’Henry K. Larsen ). Et il y a de quoi l’adorer cette Susin, elle qui à chaque titre semble trouver LA forme juste pour la voix à qui elle donne la parole: le journal intime pour Henry K. Larsen, le jeu de scrabble pour Ambrose (qui apparaît furtivement chez Henry car certains personnages se croisent, se côtoient parfois comme de petits clins d’œil entre les romans).

Oui, parce que ce scrabble est à la fois la passion du héros ado et de sa mère (sans compter l’anti-héros Cosmo) mais aussi ce tic qui nous fait entrevoir ce garçon toqué et qui ouvre chaque chapitre et lui donne sa tonalité:

 » – Va te faire foutre, j’ai répliqué.

C’est vrai, quoi! C’était méchant, ce qu’il venait de dire. Et faux, j’en étais pratiquement sûr. Je ne suis pas autiste (test, statue, tétais, étuis, tuais, usait, usité, étais, têtus, état). Je le sais, j’ai vu Rain Man. »

Parce que tout a commencé à cause d’une toute petite cacahuète…

Je sais que plusieurs autres titres m’attendent et cela me réjouit beaucoup…

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L’été des p’tits gars

Cet été le hasarda a voulu que je ne lise que des romans avec pour héros des petits (Momo des coquelicots) ou des moyens (Holden mon frère ) voire des grands gars (Journal d’un loser).
Il se trouve que chacun à leur manière je les ai beaucoup aimés pour des raisons différentes car ce sont des héros très divers dont les vies ne sont pas forcément similaires. J’ai déjà longuement dit tout le bien que je pense de Moi Ambrose roi du Scrabble, je vais donc me consacrer cette fois davantage aux autres romans.

Je débute par le roman de Yael Hassan Momo des coquelicots qui est un nouvel opus avec le personnage de Momo. Me concernant c’était mon tout premier Momo mais depuis longtemps je m’interrogeais sur ce personnage phare des prescriptions scolaires avec le premier volume : Momo, petit prince des bleuets. Lisible des 10 ans, cette série évoque la vie dans les cités mais bien d’autres choses encore. On pense a Il faut sauver Said en lisant ce roman ou encore à La vie devant soi de Romain Gary. Sensible, combattif, Momo est un personnage qu’on n’oublie pas et qui nous émeut.

Fanny Chiarello intègre l’Ecole des loisirs et la collection Médium avec Holden mon frère, un roman pour ados dont le héros Kevin Pouchin vit un calvaire dans sa famille de « neuneus ». Être cultivé, aller à la bibliothèque, tout ceci ne lui attire que des ennuis. Sa rencontre avec Irène, une ancienne bibliothécaire ne va rien arranger et les moqueries iront bon train. Mais Irène lui transmet des trésors, lui fait découvrir le premier roman qu’il va vraiment aimer : L’attrape-cœurs. Dans le genre héros souffre douleur, j’ai largement préfère Ambrose car je trouve ce roman trop cliché par moments (la vieille dame qui fait l’éducation du jeune de cité…). Toutefois cet Holden reste un bon roman pour ados.

Dans la série je rattrape mon retard, j’ai lu également une vieillerie qui vient de paraître en Folio junior : L’étrange disparition de mon cousin Salim de Shioban Dowd. Roman au suspense modéré mais sans aucun ennui ! J’ai beaucoup apprécié cette enquête rondement menée par les cousins de Salim qui disparaît suite à un tour de grande roue dans le London Eye. Je me suis vraiment prise au jeu de cette enquête en réfléchissant à ce qui avait bien pu se passer. Comme je ne suis pas une flèche je n’avais pas anticipé le final et de ce fait j’ai tenu jusqu’au bout avidement. C’est d’après moi un roman très agréable à lire et bien ficelé comme on dit.

J’ai réservé mon chouchou pour la fin Journal d’un loser de Jesse Andrews ma nouvelle idole. Autant prévenir d’emblée ce roman n’est pas pour tous les publics ! Oh la la que de jurons dans cette histoire au point de départ sordide : Greg est obligé par sa mère d’aller divertir Rachel, une camarade qu’il apprécie peu et qui est atteinte d’une leucémie. Greg fait ce qu’il peut pour l’amuser et si ça ne marche pas forcément pour elle, autant dire que sur moi ça a été fatal ! Je jure que jamais je n’ai autant ri en lisant un roman pour ados. Malheureusement je crains qu’une partie des lecteurs risque de trouver ce Greg Gaines affligeant, vulgaire, cochon. C’est d’ailleurs ce que j’ai pu constater en survolant d’autres blogs consacrés à la littérature pour la jeunesse.
Greg et son pote Earl se prennent d’amour pour le cinéma en tombant sur la vidéothèque secrète du père de Greg. Leur premier choc est Aguirre la colère de Dieu qui restera leur film culte des années durant au grand dam de leurs collègues qui eux, n’y comprennent rien. Il faut lire ces passages dans lesquels ils dissèquent ce film incroyable, on en pleurerait de rire. Et que dire des moments ou les deux compères prennent l’idée de réaliser des remakes de leurs films préférés ? Passage hilarant lorsque Jesse Andrews évoque leurs délirantes parodies, plusieurs minutes de fou rire à mon actif. Mais ce n’est pas que drôle car Rachel, ne l’oublions pas est tout de même en train de mourir… On leur demande de réaliser un film hommage en son honneur qui va évidemment être un fiasco.
Pour tout dire ce roman est davantage pour les lycéens car c’est vrai que par moments ça dérape un peu mais il est pour moi d’anthologie et restera longtemps dans mon palmarès des livres les plus dingues que j’ai lus.

Cet été en compagnie de tous ces p’tits gars était bien sympathique, j’espère que vous en trouverez un à votre goût et bonne rentrée à tous !

Moi Ambrose roi du scrabble, Susin Nielsen, Ed. Hélium.

Il y a quelques mois je vous parlais d’un roman qui m’avait formidablement emballée : Dear Georges Clooney, tu veux pas épouser ma mère ? publié par Hélium et écrit par la canadienne Susin Nielsen.

Voilà pourquoi j’ai toute de suite eu envie de découvrir ce nouveau roman qui, si j’ai tout bien compris, a été publié au Canada avant Dear Georges Clooney. Au final peu importe l’ordre des traductions car j’ai été autant enthousiasmée par les deux.

Cette fois-ci le héros n’est pas une fille mais un adolescent peu chanceux prénommé Ambrose comme son papa malheureusement décédé avant sa naissance. Ambrose, lui n’a pas franchement envie de caser sa mère avec qui que ce soit, il voudrait juste poser ses valises quelque part pour de bon, arrêter de déménager sans cesse au gré des jobs précaires occupés par sa mère. Et accessoirement ne plus être le punching-ball du collège. Ambrose se traîne une vilaine allergie à la cacahuète qui n’arrange pas son cas et fait de lui un souffre-douleur idéal.

Alors forcément avec tout ce passif, sa mère le couve autant qu’elle le peut, le déscolarise pour lui éviter de croiser des vilains costauds dans la cour qui le forcent à gober des cacahuètes. Ambrose aime le scrabble et les pantalons en velours violet et ça ne lui facilite guère la tâche.

Au fil des déménagements, ils s’établissent chez un couple de retraités grecs dont le fils, Cosmo sort tout juste de prison. Cosmo et Ambrose vont devenir super potes et aller faire des parties de Scrabble de folie au club du coin. Bon, ok, au début c’est pour plaire à la belle Amanda que convoite Cosmo… On imagine bien que la maman angoissée d’Ambrose va moyennement apprécier cette amitié avec un ex-taulard.

Ambrose s’en moque, il est heureux comme jamais et nous, lecteurs on se régale de ce roman qui encourage vaguement le mensonge, la fugue, et tout un tas de choses qu’il ne faudrait pas faire mais qu’on a tous tenté !