Un tour du monde des contes

Découvrir un genre, celui du conte et donner l’envie de lire des contes par soi-même, découvrir différents pays du monde à partir de lecture de contes et même se repérer dans le monde, sur un planisphère, être capable de situer des pays par rapport les uns aux autres…Voilà quelques-uns des objectifs de l’accueil de classe du jour, ici avec une classe de CE1.

On va partir autour du monde et faire plusieurs escales littéraires afin d’écouter des contes typiques de chaque pays visité et avant tout, on va revenir ensemble sur ce qu’est un conte…

Ce qui est génial avec cet accueil, c’est qu’il est évolutif, en fonction des livres disponibles ou des pays choisis et qu’il permet un formidable travail de l’enseignant en amont et en aval s’il choisit la formule « passeport » et « carnet de voyage » que voilà:

A chaque escale, on va obtenir un visa délivré par le douanier-enseignant(e) qu’il(le) va apposer sur notre passeport distribué et défini collectivement  ainsi que le visa en début de séance. Le passeport sera complété pendant la racontée, au fur et à mesure des escales. Il est aussi possible de mettre en place un « carnet de voyage » que l’élève aura peut-être même confectionné lui-même et comprenant des fiche lectures, des fiches « escale » et des espaces pour les illustrations. L’enfant  pourra ainsi remplir son carnet selon les souvenirs et préférences de l’accueil de classe, colorier le pays sur le planisphère intégré au livret et pourquoi pas enrichir son recueil de ses prochaines lectures de contes, scolaires, familiales etc.

On avait pris ce modèle en ligne sur le site momes.net pour le personnaliser puis glané des tampons à l’effigie des destinations en vue sur la toile.

Voici donc UN exemple de racontée où la sanza a permis de « traverser les frontières ». N’oublions pas d’indiquer à chaque fois à l’aide de la planisphère l’emplacement des pays « visités ».

Dessous, il y a Mon premier atlas géant, de grandes cartes faciles à lire au mur ou sur le sol,

coll. « Livres géants », Gründ, 1987, aujourd’hui épuisé dont on avait parlé là.

Afrique

  • Maghreb : Nasreddine, Odile Weulersse, Rebecca Dautremer, Père CastorFlammarion, 2005
  • Burkina Faso

Si vous avez comme moi une petite coccinelle à disposition, succès garanti auprès de la classe:

intro Comptine « Une petite coccinelle s’est posée dessus»

La coccinelle de Saïdou, Patrick Hétier, Didier Jeunesse, 2017

Amérique du nord

  • « Le nom » tiré de Ours qui-se-gratte, Patrick Bertrand, Serge Ceccarelli, Actes sud junior, 2001 (conte indien)

Asie

  • Japon : Kamishibaï Yamamba ou comment gober une sorcière, Miyoko Matsutani, Eigoro Futamata, Dôshinsha , 2009
  • Inde : Les trois poissons, Les petits contes du tapis, Seuil jeunesse, Patrick Chèze, Cécile Gambini, 2006

Europe

  • Russie : Matriochka, Sandra Nelson, Sébastien Pelon, Père Castor Flammarion, 2009 (à raconter avec 5 poupées russes)

Océanie

  • Australie : La couleur des oiseaux, Muriel Kerba, Nathan, 2003 (conte aborigène)

Pôle nord

  • Léger comme un flocon, coll. Géants du monde, Rue du monde, 2007 (poème inuit)

Avez-vous déjà mis en place ce type de projet? Des retours à partager?

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Lectures d’enfance chez Loïc

Ce mois-ci, c’est au tour de Loïc de nous livrer ses lectures d’enfance, l’occasion de voir la littérature jeunesse à travers un regard masculin mais aussi d’avoir un aperçu du quotidien de l’amoureux de la dame de la bibliothèque… A quels supplices livresques peut-il bien être confronté?!

 SAMSUNG CAMERA PICTURESLoïc, lecteur jeunesse malgré lui?!

Mon rapport à la littérature jeunesse?

Même si je lis pas mal de romans ados, je vois surtout la littérature jeunesse à travers les yeux de ma copine, qui est bibliothécaire jeunesse. Déjà pendant ses études, j’étais un peu son cobaye à domicile en faisant de petits exercices de lectures (dans quel ordre on lit/voit/comprend les pages, le texte, les images, la première et la quatrième de couverture etc) mais le pire c’est que ça ne lui convenait pas toujours, je ne réagissais pas vraiment comme elle l’attendait; car bien-sûr je n’ai pas la vision d’un enfant! 

Aujourd’hui, elle me montre ses coups de coeur, des contes et de beaux albums très souvent, elle qui adore les images. Une fois à la maison le soir, je vois vite quand elle a fait une découverte: « Faut que j’te lise un truc! Je peux?! ». Du coup, on s’installe sur le canapé et c’est parti…Parfois, je sers encore de « testeur » quand elle prépare une heure du conte ou des accueils de classe… Je peux aussi parfois jouer le rôle de « conseiller technique » comme elle dit, lorsqu’elle a quelque chose à bricoler: trouver un système pour fixer un castelet sur un vélo (pour lire un kamishibaï comme dans la tradition japonaise), pour projeter des ombres chinoises au mur d’après un livre aux pages finement découpées etc.

Des nombreuses histoires qu’elle me raconte, on a gardé quelques répliques qu’on réutilise, comme un langage secret, connu de nous deux: « Dakodak respondit Bou », « Par les poils de ma barbichette, c’est celle-là que j’veux »*. Parfois aussi, elle ramène de drôles de livres, des livres animés, des façons originales de lire comme les kamishibaïs ou les tapis à raconter, pour s’entraîner à raconter quoi.

Souvent, elle ramène des romans qu’elle pense présenter au club ados de la médiathèque. Elle aimerait bien que j’en lise un peu pour réduire sa pile de livres mais moi, je préfère lire un livre à la fois! Et puis, il y a aussi la voiture… Quand je la lui emprunte, il faut que je fasse attention à bien mettre « pause » si elle était en train d’écouter une émission radio en podcast pour suivre l’actualité de la littérature jeunesse ou bien si elle écoutait des nouveautés en musique enfantine ou des histoires enregistrées…

Mon premier livre?

Je me rappelle de certains livres mais je ne suis pas sûr que ça soit les premiers… Mes premiers souvenirs de lecture sont liées à mon hospitalisation, à l’âge de 3 ans. Le tout premier livre qui me vient en tête parlait du corps humain. On me l’avait donné à l’hôpital. Il y avait 7 ou 8 doubles pages cartonnées, avec une spirale et des sortes d’onglets pour retrouver facilement chaque chapitre. On découvrait les différentes couches du corps d’un enfant grâce à des découpes: les organes, le squelette, la respiration…

tuesfaitcommeçaTu es fait comme ça, M. Gomboli, C.A Michelini (ill.), coll. « Je vois, je découvre », Nathan, 1988, épuisé 

Que se passe-t-il quand nous mangeons? Comment circule notre sang? A  quoi servent nos cinq sens? Voici un livre à fenêtres pour découvrir la merveilleuse machine qu’est notre corps. En page de gauche, une ou plusieurs actions de tous les jours. En page de droite, des dessins et des textes simples qui en expliquent les mécanismes.

tuesfaitcommeça'Dans la même collection existait Comment vit un arbre

Après, il y a eu cet atlas géant… Il était grand comme moi dans mon souvenir mais en réalité il mesure 60 cm de haut et 40 cm de large. J’ai pu vérifier, j’ai retrouvé les livres avec mes cahiers d’écoliers qu’avait conservés ma mère.  Il y était encore noté « URSS » sur les cartes… J’avais aussi un titre sur l’espace mais je le regardais moins…On me les avait offert à Noël! 

SAMSUNG CAMERA PICTURESMon premier atlas géant, de grandes cartes faciles à lire au mur ou sur le sol, coll. « Livres géants », Gründ, 1987, épuisé

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Le plus grand atlas du monde peut se consulter sur le sol ou comme une carte murale. Les cartes, égayées de symboles amusants, permettront aux géographes en herbe de tout savoir, ou presque, sur les cinq continents, les hommes qui y vivent et les productions du sol et de l’industrie » lit-on sur la quatrième de couverture.

L’histoire du soir ?

Petit, avec ma mère, on lisait des Monsieur Madame. On achetait un livre de temps en temps  au bureau de tabac. Au début, je n’avais que des Monsieur puis après sont apparues les Madame. Au dos, je me souviens qu’il n’y avait que quelques personnages. Je surveillais l’avancée de ma collection comme ça, en vérifiant la quatrième de couverture… Je repense à Monsieur Curieux, Monsieur Chatouille, Monsieur Maladroit ou encore Monsieur Malpoli. Mais celui-là je ne l’aimais pas trop, il avait une sale tête avec son monocle, il avait l’air snob! C’était de bons moments passés avec ma mère, même si on ne lisait pas forcément le soir! Par contre, quand on a changé de maison, j’avais peur dans ma nouvelle chambre et là, je me rappelle qu’on lisait le soir avant de m’endormir…

SAMSUNG CAMERA PICTURESMonsieur, Madame, Roger Hargreaves, Hachette Jeunesse

Roger Hargreaves était un auteur illustrateur britannique qui dessinait dans un style très simple et vivement coloré. Publiée à partir de 1971 en Angleterre, la série des Monsieur Madame était destinée à un très jeune lectorat. Chaque livre met en scène sur quelques pages les aventures humoristiques d’un personnage à chaque fois différent, identifié par une caractéristique physique ou morale particulière. La collection comporte 93 histoires: 49 Monsieur, 44 Madame. La série fut aussi un succès commercial par le nombre de produits dérivés qui en furent issus (dessin-animés, livres, figurines, jouets, vêtements…).

Une fois que j’ai su lire…

Une fois que j’ai su lire, j’ai dévoré énormément de BD. Ma mère avait déjà pas mal de Léonard et mon père tous les Lucky Luke ainsi qu’une bonne partie des Astérix et des Tintin; vous savez les premiers avec la couverture souple… Jusqu’à la fin du collège, je me faisais offrir des BD pour certaines occasions, comme les anniversaires par exemple. Quand j’ai eu le droit de regarder la télé le soir, je dois bien avouer que j’ai beaucoup, beaucoup moins lu… Ah si, ce que j’ai toujours lu et lis encore, ce sont des magazines! Celui auquel je suis abonné depuis longtemps c’est Sciences et vie.  Ma mère m’achetait de temps en temps un Sciences et vie junior car elle pensait m’inciter – à juste titre – à lire grâce à des sujets qui m’intéressaient.

Bon, par contre, je m’aperçois que je ne sais pas vraiment choisir un livre… En fait, je trouve que c’est compliqué d’aller chercher une histoire en dehors des têtes de gondoles. En librairie, c’est bien souvent rangé comme dans une bibliothèque, on ne voit rien! Je m’attache donc beaucoup aux mises en avant des libraires et à leurs avis notés sur des post-it, et pareil à la bibliothèque. Je me laisse porter par les conseils des gens et du coup j’ai des lectures hétéroclites!

* Bou et les trois zours, Elsa Valentin, Ilya Green (ill.), L’atelier du poisson soluble, 2008, 15,50 €

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La culotte du loup, Stéphane Servant, Laetitia Le Saux (ill.), Didier Jeunesse, 2011, 12,50 €

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