Chère Mémé, Chère Annabelle

L’ouvre-livres

Ruelle du matou qui lit

1000 LIJEVILLE                                                                             25 octobre 2015,

Chère Mémé, Chère Annabelle

Je prends mon ordinateur pour vous écrire cette petite lettre.

J’étais à la recherche d’un roman accessible à mes élèves de CE2 et qui soit en lien avec mon type de texte de la période (la lettre). Après avoir fureté sur internet et appelé mes copines, j’ai commandé Mémé T’as du courrier de Jo Hoestlandt, Nathan, 2013. La quatrième de couverture m’a séduit, je devais trouver un nouvel ouvrage après Je t’écris de Rascal (voir ici).

mémé

« Annabelle doit s’entraîner à taper à l’ordinateur, alors elle décide d’écrire à sa mémé… Bien sûr, mémé radote un peu et tarde à lui répondre. Mais de lettre en lettre, une tendre complicité s’installe. Elles discutent de tout : des parents, du cinéma, de l’école… Et quand Annabelle se fâche avec sa meilleure amie, mémé répond qu’il lui est arrivé la même chose ! » »

Alors mes chers personnages, je voulais vous féliciter pour ce très beau roman.

Annabelle, j’aime beaucoup ta spontanéité. C’est très gentil de ta part d’avoir pris contact avec ta mémé qui s’ennuyait de toi et des tiens. Le fait de partager tes soucis quotidiens te permet de trouver les bonnes solutions et de découvrir l’histoire de ta famille. Tu consolides ce lien intergénérationnel qui était moribond.

Mémé, tes radotages m’ont fait rire, ta nostalgie m’a émue et j’ai beaucoup apprécié ta générosité. Tu sais, je me suis fait autant de souci que ta petite-fille mais chut! je n’en dis pas plus!

Alors jusqu’à Noël, toute la classe découvrira votre roman épistolaire et qui sait, certains élèves prendront peut-être exemple sur toi, Annabelle, et contacteront leur grand-mère, leur-grand-père, leur tonton….Ils seront grandement encouragés par leur maitresse!

Je vous signale que vous avez du faire face à une sacrée concurrence tout de même.

lettres poils

Les lettres à poils et à plumes de Philippe Lechermeier et Delphine Perret étaient drôles et cocasses! J’ai adoré! Quelle bonne idée de présenter sous forme de recueil ces correspondances animales!  Je choisirai certainement les lettres du renard à la mère poule pour compléter la lecture de Mémé, t’as du courrier avec les CE2. Pourquoi ? Juste une histoire de niveau de lecture, ces lettres à poils et à plumes s’adressent à des lecteurs plus grands, plus expérimentés : les textes demandent une lecture fine et les débats interprétatifs mettront en avant une critique de la société.

Mémé, Annabelle, j’ai une dernière confession à vous faire : vous devrez aussi laisser un peu de place à un album illustré qui introduira la séquence « Correspondance » : une lecture moins complexe, des illustrations pour faciliter la compréhension, des objets à manipuler…..Il s’agit du Gentil facteur ou lettres à des gens célèbres. Les multiples exploitations en ligne témoignent de son succès dans les classes. Et puis mon projet de classe est sur les contes! La boucle est bouclée!

GF

Voilà, ma lettre se termine. Mémé et Annabelle, je vous remercie donc pour vos échanges qui me permettront de mettre à nouveau la littérature jeunesse au centre de ma pédagogie. N’hésitez pas à  continuer, je suis sûre que vous avez encore des milliers de choses à partager!

Bien à vous,

Cristel de l’Ouvre-livres.

PS: Annabelle, même si tu dois faire preuve de patience, continue d’utiliser les lettres postales!

PPS: Mémé, même si tu radotes, ton expérience est précieuse! Et puis, fais un petit effort pour les chatons, s’il te plait.

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Lectures d’enfance chez Loïc

Ce mois-ci, c’est au tour de Loïc de nous livrer ses lectures d’enfance, l’occasion de voir la littérature jeunesse à travers un regard masculin mais aussi d’avoir un aperçu du quotidien de l’amoureux de la dame de la bibliothèque… A quels supplices livresques peut-il bien être confronté?!

 SAMSUNG CAMERA PICTURESLoïc, lecteur jeunesse malgré lui?!

Mon rapport à la littérature jeunesse?

Même si je lis pas mal de romans ados, je vois surtout la littérature jeunesse à travers les yeux de ma copine, qui est bibliothécaire jeunesse. Déjà pendant ses études, j’étais un peu son cobaye à domicile en faisant de petits exercices de lectures (dans quel ordre on lit/voit/comprend les pages, le texte, les images, la première et la quatrième de couverture etc) mais le pire c’est que ça ne lui convenait pas toujours, je ne réagissais pas vraiment comme elle l’attendait; car bien-sûr je n’ai pas la vision d’un enfant! 

Aujourd’hui, elle me montre ses coups de coeur, des contes et de beaux albums très souvent, elle qui adore les images. Une fois à la maison le soir, je vois vite quand elle a fait une découverte: « Faut que j’te lise un truc! Je peux?! ». Du coup, on s’installe sur le canapé et c’est parti…Parfois, je sers encore de « testeur » quand elle prépare une heure du conte ou des accueils de classe… Je peux aussi parfois jouer le rôle de « conseiller technique » comme elle dit, lorsqu’elle a quelque chose à bricoler: trouver un système pour fixer un castelet sur un vélo (pour lire un kamishibaï comme dans la tradition japonaise), pour projeter des ombres chinoises au mur d’après un livre aux pages finement découpées etc.

Des nombreuses histoires qu’elle me raconte, on a gardé quelques répliques qu’on réutilise, comme un langage secret, connu de nous deux: « Dakodak respondit Bou », « Par les poils de ma barbichette, c’est celle-là que j’veux »*. Parfois aussi, elle ramène de drôles de livres, des livres animés, des façons originales de lire comme les kamishibaïs ou les tapis à raconter, pour s’entraîner à raconter quoi.

Souvent, elle ramène des romans qu’elle pense présenter au club ados de la médiathèque. Elle aimerait bien que j’en lise un peu pour réduire sa pile de livres mais moi, je préfère lire un livre à la fois! Et puis, il y a aussi la voiture… Quand je la lui emprunte, il faut que je fasse attention à bien mettre « pause » si elle était en train d’écouter une émission radio en podcast pour suivre l’actualité de la littérature jeunesse ou bien si elle écoutait des nouveautés en musique enfantine ou des histoires enregistrées…

Mon premier livre?

Je me rappelle de certains livres mais je ne suis pas sûr que ça soit les premiers… Mes premiers souvenirs de lecture sont liées à mon hospitalisation, à l’âge de 3 ans. Le tout premier livre qui me vient en tête parlait du corps humain. On me l’avait donné à l’hôpital. Il y avait 7 ou 8 doubles pages cartonnées, avec une spirale et des sortes d’onglets pour retrouver facilement chaque chapitre. On découvrait les différentes couches du corps d’un enfant grâce à des découpes: les organes, le squelette, la respiration…

tuesfaitcommeçaTu es fait comme ça, M. Gomboli, C.A Michelini (ill.), coll. « Je vois, je découvre », Nathan, 1988, épuisé 

Que se passe-t-il quand nous mangeons? Comment circule notre sang? A  quoi servent nos cinq sens? Voici un livre à fenêtres pour découvrir la merveilleuse machine qu’est notre corps. En page de gauche, une ou plusieurs actions de tous les jours. En page de droite, des dessins et des textes simples qui en expliquent les mécanismes.

tuesfaitcommeça'Dans la même collection existait Comment vit un arbre

Après, il y a eu cet atlas géant… Il était grand comme moi dans mon souvenir mais en réalité il mesure 60 cm de haut et 40 cm de large. J’ai pu vérifier, j’ai retrouvé les livres avec mes cahiers d’écoliers qu’avait conservés ma mère.  Il y était encore noté « URSS » sur les cartes… J’avais aussi un titre sur l’espace mais je le regardais moins…On me les avait offert à Noël! 

SAMSUNG CAMERA PICTURESMon premier atlas géant, de grandes cartes faciles à lire au mur ou sur le sol, coll. « Livres géants », Gründ, 1987, épuisé

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Le plus grand atlas du monde peut se consulter sur le sol ou comme une carte murale. Les cartes, égayées de symboles amusants, permettront aux géographes en herbe de tout savoir, ou presque, sur les cinq continents, les hommes qui y vivent et les productions du sol et de l’industrie » lit-on sur la quatrième de couverture.

L’histoire du soir ?

Petit, avec ma mère, on lisait des Monsieur Madame. On achetait un livre de temps en temps  au bureau de tabac. Au début, je n’avais que des Monsieur puis après sont apparues les Madame. Au dos, je me souviens qu’il n’y avait que quelques personnages. Je surveillais l’avancée de ma collection comme ça, en vérifiant la quatrième de couverture… Je repense à Monsieur Curieux, Monsieur Chatouille, Monsieur Maladroit ou encore Monsieur Malpoli. Mais celui-là je ne l’aimais pas trop, il avait une sale tête avec son monocle, il avait l’air snob! C’était de bons moments passés avec ma mère, même si on ne lisait pas forcément le soir! Par contre, quand on a changé de maison, j’avais peur dans ma nouvelle chambre et là, je me rappelle qu’on lisait le soir avant de m’endormir…

SAMSUNG CAMERA PICTURESMonsieur, Madame, Roger Hargreaves, Hachette Jeunesse

Roger Hargreaves était un auteur illustrateur britannique qui dessinait dans un style très simple et vivement coloré. Publiée à partir de 1971 en Angleterre, la série des Monsieur Madame était destinée à un très jeune lectorat. Chaque livre met en scène sur quelques pages les aventures humoristiques d’un personnage à chaque fois différent, identifié par une caractéristique physique ou morale particulière. La collection comporte 93 histoires: 49 Monsieur, 44 Madame. La série fut aussi un succès commercial par le nombre de produits dérivés qui en furent issus (dessin-animés, livres, figurines, jouets, vêtements…).

Une fois que j’ai su lire…

Une fois que j’ai su lire, j’ai dévoré énormément de BD. Ma mère avait déjà pas mal de Léonard et mon père tous les Lucky Luke ainsi qu’une bonne partie des Astérix et des Tintin; vous savez les premiers avec la couverture souple… Jusqu’à la fin du collège, je me faisais offrir des BD pour certaines occasions, comme les anniversaires par exemple. Quand j’ai eu le droit de regarder la télé le soir, je dois bien avouer que j’ai beaucoup, beaucoup moins lu… Ah si, ce que j’ai toujours lu et lis encore, ce sont des magazines! Celui auquel je suis abonné depuis longtemps c’est Sciences et vie.  Ma mère m’achetait de temps en temps un Sciences et vie junior car elle pensait m’inciter – à juste titre – à lire grâce à des sujets qui m’intéressaient.

Bon, par contre, je m’aperçois que je ne sais pas vraiment choisir un livre… En fait, je trouve que c’est compliqué d’aller chercher une histoire en dehors des têtes de gondoles. En librairie, c’est bien souvent rangé comme dans une bibliothèque, on ne voit rien! Je m’attache donc beaucoup aux mises en avant des libraires et à leurs avis notés sur des post-it, et pareil à la bibliothèque. Je me laisse porter par les conseils des gens et du coup j’ai des lectures hétéroclites!

* Bou et les trois zours, Elsa Valentin, Ilya Green (ill.), L’atelier du poisson soluble, 2008, 15,50 €

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La culotte du loup, Stéphane Servant, Laetitia Le Saux (ill.), Didier Jeunesse, 2011, 12,50 €

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Nos étoiles contraires, John Green

nos étoiles contrairesNos étoiles contraires inaugure notre nouvelle rubrique vidéo. Au départ une blagounette, je me suis dit que ça pourrait être sympa de vous parler (ne rêvez pas, vous n’êtes pas prêts de me voir !).

Ce livre publié chez Nathan a déjà fait couler beaucoup d’encre. En plus, c’est le livre de l’année, c’est écrit sur la couverture ! J’ai donc lu le livre de l’année dès le mois de mars/avril (non il ne m’a pas fallu deux mois, j’étais à cheval, façon de parler). Je n’ai qu’une crainte c’est qu’il n’y ait rien de meilleur d’ici janvier 2014. Soit.

Je compte sur votre compréhension car c’est une première maladroite mais je promets que la prochaine fois j’écrirai mon texte avant comme une pro (mais puisqu’il n’existe pas vraiment de critiques professionnels de la littérature jeunesse, on s’en fiche un peu si il y a des « euh » toutes les dix secondes). Alors voilà, c’est pas bien fait mais c’est rien que pour vous :

Nos étoiles contraires : critique en vidéo