Ma mère est une sorcière

9782211087810FS« C’est tellement simple, l’amour » a écrit Jacques Prévert.

Rascal et Neil Desmet décrivent les péripéties d’une sorcière, Yap,  qui n’ a qu’un seul rêve : « devenir mère, avoir un petit, avoir un enfant ».

Cette sorcière a bien des pouvoirs, des pouvoirs puissants mais elle n’arrive pas à avoir d’enfants près d’elle. Elle confie ce secret à celui qui partage sa vie, son chat Bûche de Bois . Suivant ses conseils, elle s’adresse donc à un orphelinat pour adopter un enfant.

La sorcière n’a aucune préférence, elle aimerait juste adopter un enfant, qu’importent son âge, son sexe, sa couleur de peau, son état de santé, elle adopterait le premier qui se présentera à elle.

Pourtant la directrice refuse d’emblée cette adoption. Pourquoi?

Yap est une sorcière, laide comme une sorcière, mal habillée comme une sorcière, seule comme une sorcière. Elle ne convient pas, elle n’a pas les qualités requises.

Je ne vous dévoile pas la fin de cette histoire…

Alors que tout semble simple, une mère et des enfants en mal d’amour qu’il suffirait de réunir, tout devient compliqué car Yap ne correspond pas au modèle idéal de famille.

L’injustice et la complexité de la société actuelle. Rascal, en plein dans l’actualité…

L’Ecole des loisirs, 2007. 12,70€

Publicité

Léo Rau /Rascal, Nos amies les Bêtes

Au prime abord, on pourrait croire à un bestiaire, c’en est un , mais pas que.

Léo Rau dilue ses informations documentaires dans une écriture poétique, agrémentée ici et là d’humour noir (tiens, serait-ce héréditaire?). Il nous rappelle avec une citation de Pascal Picq sur la quatrième de couverture que « l’homme n’est pas le seul animal qui pense, mais il est le seul à penser qu’il n’est pas un animal ».

Mes élèves de cycle 3 ont aimé les textes courts (une quinzaine de lignes maximum), les anecdotes et les allusions au quotidien (Madame Propad et son insecticide, Laure Gelinne de Bruxelles et son adorable matou…), les illustrations volontairement désuètes sur la belle page. L’adulte que je suis a aimé les références aux peintres,  les clins d’oeil, les double-sens de certains mots….. L’enseignante en moi a gloussé en pensant  aux débats interprétatifs suggérés par certains textes et autres activités littéraires possibles.

Mais alors, le grand débat sur la littérature pour la jeunesse pointe son nez : est-ce écrit pour l’enfant ou pour l’adulte qui achète/lit/présente le livre? Un enfant a-t-il accès à cette intertextualité qui transpire de certains ouvrages jeunesse? Quelle est le rôle du bibliothécaire, de l’enseignant, du parent dans la littérature pour la jeunesse?

A vos méninges!

Cricri