Nos lectures d’enfance, une histoire en famille

Je serais prête à parier que vous ne connaissez pas Bussi l’ours ? C’est un magazine moins connu que d’autres titres, mais pourtant il a bercé mon enfance et celle de ma sœur. Cet ourson et son compagnon Bello, un petit chien bleu sont un peu nos madeleines de Proust. Assez cher pour l’époque, ce magazine mélangeait histoires, coloriages, jeux et activités. Aujourd’hui, il est considéré comme vintage et chaque numéro est presque collector !

bussi

En ce qui concerne les histoires, nous avons baigné dans un panel d’histoires hétéroclites et venues à nous presque « par hasard ». Même si la lecture était présente, il n’y avait pas vraiment de rituel dédié. Ma mère nous lisait des histoires, éveillait notre curiosité. Quelques exemples plus marquants que d’autres ci-dessous :

Barbapapa [un souvenir d’enfance de Sandrine aussi], dans mon souvenir, c’est le seul livre chez mes grands-parents, c’est pour vous dire si avec les 12 petits-enfants il en a vu de toutes les couleurs ! Il y avait aussi une « poupée », danseuse espagnole façon flamenco, et je crois que c’étaient les seuls objets destinés à notre amusement. Mais ne vous inquiétez pas pour nous, à la campagne, on ne s’ennuyait pas et on n’avait pas besoin de livres, ordinateurs ou autres !

Les livres de Sarah Kay, dont on a déjà parlé ici, j’adorais ces pantalons patte d’éléphant, j’ai eu ma période au niveau vestimentaire d’ailleurs, et j’essayais de les dessiner. Avec des fleurs dans leur cheveux, je trouvais aux personnages un équilibre subtil entre mélancolie et esprit « hippie ».

Et alors L’Histoire avec un grand H que ma mère a dû me raconter des centaines de fois, c’est Mélanie Pilou, un récit de Anne-Marie Chapouton pour Les belles histoires. En gros, c’est l’histoire d’une fille capricieuse, énervante, curieuse, impolie, et avec plein d’autres défauts encore. Elle en devient tellement énervante que tout le monde est obligé de fuir en l’entendant crier et pour qu’elle comprenne la leçon. Enfin, bref, je devais me reconnaître dans cette petite peste de Mélanie Pilou et avoir un peu de son caractère.

Quand j’ai su lire, je m’aperçois aujourd’hui que j’aimais bien les récits dans une veine sociale, ou des témoignages [ce n’est sans doute pas sans raison que mon mémoire de M1 portait sur les sans-papiers…]. J’avais lu plusieurs fois Sans famille d’Hector Malot. Ma mère avait essayé elle aussi plus jeune mais elle voulait le lire à haute voix à sa grand-mère en une seule fois et elle recommençait chaque fois au début…

J’avais bien aimé Un éléphant pour Mouthou en Castor poche, qui raconte la vie d’un jeune cornac.

J’avais été transportée par la vie de Jacob dans Moi, Jacob, 13 ans, globe-trotter et ce mode de vie me faisait rêver, l’identification marchait à fond ! En plus, il était blond aux yeux bleus et les photos de son périple ne gâchaient rien à la lecture. Plus tard encore, je dévorais L’herbe bleue.

Pendant ce temps, ma sœur lisait les aventures d’Huckleberry Finn et de Tom Sawyer. Elle avait aussi bien aimé Les patins d’argent de P.J. Stahl, l’un des premiers livres de littérature enfantine.

Nous avions bien aimé aussi Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl et la suite. Au collège, nous squattions la bibliothèque municipale pour lire la série Sylvain et Sylvette, dans un esprit régressif, et la série Tendre banlieue de Tito dans un esprit plus initiatique.

Et aujourd’hui encore, nous échangeons nos coups de cœur, idées, avis sur nos lectures, toujours aussi hétéroclites.

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Roald Dahl à l’honneur

La parution du hors-série n°21 de la revue Lire sur le géant de la littérature jeunesse Roald Dahl ainsi que la sortie de l’adaptation cinématographique du Bon gros géant de Steven Spielberg le 20 juillet dernier sont 2 bons prétextes pour revenir sur la riche bibliographie de cet auteur anglais.

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Le-bon-gros-géant steven spielbergVoici ce qu’en dit Julien Bisson, rédacteur en chef de Lire dans l’édito:

« Roald Dahl aurait eu 100 ans cette année. L’occasion était trop belle pour ne pas lui rendre hommage. Ce hors-série propose une plongée unique dans la vie et dans l’œuvre du géant de la littérature de jeunesse. Nous sommes partis sur ses traces, au cœur de l’Angleterre, pour approcher le mystère d’un aventurier aux mille vies, tour à tour marchand de pétrole, pilote de chasse, espion, star de Hollywood, romancier maudit, avant de se faire conteur pour la jeunesse ».

Le magazine revient donc sur le parcours de l’écrivain en interrogeant par exemple sa femme Felicity Dahl ou son illustrateur fétiche, Quentin Blake. J’ai pour ma part adoré que nous soit dévoilé le bureau de l’auteur! Côté bibliographie, on la (re)découvre sous le regard bienveillant d’écrivains fameux et de petites anecdotes. De Charlie et la chocolaterie à Matilda en passant par Sacrées sorcières, tous ses plus grands succès ont été décortiqués.

Un numéro qui m’a enthousiasmé, notamment grâce aux reportages sur les nombreuses adaptations à l’écran de ses livres ou les quelques chapitres inédits, et qui donne vraiment l’envie de (re)plonger dans l’univers aux multiples facettes propre à Roald Dahl mêlant fantaisie, cruauté, humour et malice et ce, qu’on parle de ses écrits à destination des enfants ou des adultes! Enfin, épineuse question: quel est votre titre préféré signé Roald Dahl?!