Lettres de mon hélicoptêtre

Petit rafraichissement découvert cet été.

UnCouv-lettres-de-mon-helicoptetre-copie-620x752 soir d’ennui, une petite fille malicieuse, un peu mécanicienne et aventurière quitte la capitale sur un drôle d’engin volant. Elle va faire le tour du monde et découvrir différents pays sans oublier d’écrire consciencieusement à ses parents pour leur raconter.

Clémentine Beauvais peint le portrait d’une adorable fillette très attachante dans un récit drôle. Le chat qui l’accompagne malgré lui, les personnages rencontrés ici et là sont joliment croqués aux crayons de couleur par Anne Rouquette.

Les Post Scriptum sont  savoureux (ceux sur l’école m’ont bien fait rire, déformation professionnelle oblige!), la naïveté de « l’adorable fillette » est cocasse (elle ne regarde jamais derrière elle), l’écriture ponctuée  de rimes désordonnées est délicieuse, le dénouement de ce voyage est surprenant et les illustrations invitent à se laisser porter par cette histoire.

A (s’)offrir sans hésitation.

Lettres de mon hélicoptêtre, Clémentine Beauvais, Anne Rouquette, Sarbacane, 2016.

Lecture autonome dès 8 ans. Lecture partagée dès 5 ans !

Sélection CE1 Les Incos 2016-2017.

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De la BD rue de Sèvres

  • Bien-sûr, je dois faire partie des rares personnes qui se sont dit, en voyant des BD éditées par « Rue de Sèvres », tiens c’est rigolo c’est la même adresse que L’école des loisirs ? Oui voilà, voilà ! Mais cette naïveté me permet quelques découvertes souvent essentielles à l’enrichissement de ma culture générale et attise ma curiosité (on dirait que vous en doutiez ?). En tout cas, j’ai ensuite vérifié sur le site officiel de l’éditeur ce que «  ma » libraire préférée m’avait expliqué :

    « Rue de Sèvres est la maison d’édition de bande dessinée du groupe l’école des loisirs. Depuis septembre 2013, Rue de Sèvres propose des albums de bande dessinée ado-adultes, tout public et jeunesse. Il nous tient à cœur de soigner chaque livre que nous publions, de proposer des histoires ambitieuses et de beaux objets, c’est pourquoi nous proposons un nombre restreint d’albums chaque année. Notre projet est de ne nous poser aucune limite de genre mais d’accueillir dans notre catalogue des livres aussi variés qu’incontournables ».

    Et toc ! Je suis donc repartie, davantage éclairée, avec deux albums BD sous le bras, estampillés « Rue de Sèvres ».

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    « Le cabaret des ombres », Une aventure des spectaculaires de Régis Hautière et Arnaud Poitevin, nous plonge dans un Paris d’un autre temps, début du XXème siècle. Le professeur Pipolet, une espèce de Géo Trouvetou, doux rêveur pacifiste, s’est fait voler les plans d’une arme révolutionnaire par un très, très méchant homme d’affaires. Pour l’aider à les récupérer, il sollicite quatre artistes, les Spectaculaires de Paname, rois de la débrouille et de l’illusion. Les faibles recettes de leur spectacle les obligent plus ou moins à accepter, s’ensuit une drôle d’aventure et de nombreuses péripéties entre maladresses, engueulades et désorganisation. C’est une drôle d’équipe que forme Pétronille, Félix, Eustache et Évariste ces artistes intéressés par l’appât du gain, certes, mais tout compte fait plutôt intrépides et humains.

  • DSCN4277C’est un récit vif avec plein de rebondissements, des personnages attachants – de vrais antihéros – et des inventions complètement loufoques. Beaucoup d’humour. Un univers qui m’a renvoyé à certains films de Jeunet, au film d’animation « Un monstre à Paris » de Bergeron et à un peu de Jules Verne aussi. Pour dire… C’est un album « Histoire complète » (one-shot comme dirait l’autre), et c’est même écrit sur la 4ème de couverture. C’est parfois pratique.

    « Yin et le dragon, T1 : créatures célestes », de Richard Marazano et Xu Yao nous emmène, lui, en voyage dans le Shangaï des années 30. Yin vit avec son grand-père le Vieux Li, un pêcheur pauvre qui a du mal à joindre les deux bouts et à s’occuper seul de sa petite fille, courageuse, volontaire mais pas toujours obéissante. Aussi, quand il part pêcher un soir, elle se glisse en douce dans la barque. Or cette nuit là, point de poisson dans le filet mais un dragon d’or (même sur la côte normande, on en trouve…). Comme il est blessé, Yin arrive à persuader son grand-père de le ramener à terre, pour le soigner. Le vieux Li finit par accepter sauf que les Japonais envahissent Shangaï et qu’il va être difficile de cacher bien longtemps un dragon. De plus, une autre menace pèse, car le dragon d’Or qui reprend des forces, est venu en fait annoncer une future et terrible tragédie…

  • DSCN4276Il faudra attendre la sortie du 2ème tome pour connaître la suite de cette série, prévue en 3 volumes. Mais le décor et le suspense sont déjà bien installés dans cette 1ère partie. Les auteurs nous emportent vers des horizons plus qu’exotiques et nous plongent dans un monde assez obscur où se mêlent les conflits, l’occupation japonaise, la misère et les légendes. La fraîcheur et l’innocence de Yin tranchent un peu avec tout ça, la faisant sortir un peu brutalement du monde de l’enfance mais donnant aussi un peu d’espoir en l’avenir. La grande variété de formats des phylactères, les différences de point de vue, les cadrages larges et/ou serrés, donnent au récit un rythme dynamique et amplifient cette impression de menace imminente. Tout comme le choix subtil des couleurs, qui accentue le réalisme des illustrations mais qui fait aussi passer de nombreuses émotions.

    Deux différentes et belles lectures. Pour de jeunes lecteurs (plutôt 8-9 ans je dirai), surtout que les textes sont tous écrits en MAJUSCULE et que dans « Yin et le dragon » certains termes sont même écrits en gras. Mais ça, je n’ai pas encore compris pourquoi… ?

    « Le cabaret des ombres », de Régis Hautière et Arnaud Poitevin, colorisé par Christophe Bouchard. Rue de Sèvres, 2016. 14€

    « Yin et le dragon, T1 : créatures célestes », de Richard Marazano et Xu Yao. Rue de Sèvres, 2016. 14€

    Pour en savoir plus sur l’éditeur : http://www.editions-ruedesevres.fr/maison-edition-rue-de-sevres

    Un GRAND merci à Astrid LEMONNIER, libraire à Neufchâtel en Bray (76), qui passe la plupart de ses journées et de sa vie au milieu des romans, albums jeunesse, BD… dans sa boutique, « Une Histoire de papier ». Merci pour tout ce qu’elle fait, pour développer et maintenir la lecture en milieu rural et pour m’avoir gentiment prêté ces deux albums. Le début d’un sympathique et littéraire partenariat.

    Son site : https://www.facebook.com/UneHistoireDePapier/?fref=ts

Secret or not secret !

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Ce n’est pas une nouveauté, certes, mais pourtant « Le secret d’Orbae » fût vraiment mon coup de coeur jeunesse de l’été ! (merci Karine pour me l’avoir glissé entre les mains fin juillet…) En préparant cet article, je me disais que nous n’avions peut-être pas assez parlé de François PLACE dans l’OL. Il y a eu quelques articles, si ! si ! Comme celui d’Emi lit (https://ouvrelivres.wordpress.com/2013/10/25/en-route-pour-des-pays-imaginaires/) mais probablement pouvions nous en rajouter un peu.

Comme vous êtes les « Luky Luke du Net » et que vous surfez plus vite que mon ombre…, vous savez déjà que « Le secret d’Orbae » dont je vais vous parler est le roman qui fait suite à la parution d’un coffret en 2011, dont vous trouverez une présentation réalisée par l’auteur-dessinateur lui-même sur son site, j’ai nommé MONSIEUR PLACE (il faut vous avouer que j’ai énormément de respect pour ce MONSIEUR là) : http://www.francois-place.fr/portfolio-item/le-secret-dorbae/

Et que ce roman est également en lien avec « L’atlas des géographes d’Orbae » paru en 1996 : http://www.francois-place.fr/portfolio-item/atlas-des-geographes-dorbae-tome1/

Comme cela, la boucle est bouclée !

Ainsi, « Le secret d’Orbae« , en cette période de rentrée scolaire (ou mois de septembre), est plus qu’approprié pour se croire encore un peu en vacances, voire continuer à « voyager ». Il faut dire que les deux héros que nous suivons dans ce récit, Cornélius et Ziyara, sont de grands aventuriers, des explorateurs, même mieux des découvreurs. Narrée en deux parties, cette histoire commence avec le point de vue de Cornélius. Marchand de draps, il quitte ses attaches, ses proches, son pays pour chercher la toile à nuages, un fabuleux tissu, léger, magnifique, peut-être magique dont il veut absolument trouver le secret. (Rien que ce nom, nous aussi, ça nous fait rêver)

Sur sa route, il rencontrera Ziyara, une femme hors du commun, capitaine de bateau, femme-dauphin, tantôt battante et décidée, tantôt fragile et esseulée. Qui mettra tout en oeuvre pour retrouver celui qu’elle aime, son âme soeur, (provisoirement) disparu alors que ce dernier pensait enfin découvrir ce secret tant espéré.

On suit le parcours de ces personnages, leur quête presque entêtante, leur belle histoire d’amour au coeur de paysages fantastiques et malgré tout magnifiques. L’univers – si particulier – de François PLACE nous transporte et on se prend à imaginer des pays qui n’existent pas, des animaux que l’on ne verra jamais, des paysages que l’on ne foulera pas. On a même en bouche le goût de mets inventés. Mais peu importe, l’effet François PLACE fonctionne et on y croit !

Un très beau récit aussi sur le plaisir de la curiosité, la découverte des autres, l’amitié et le plaisir d’apprécier la proximité. En fait, Cornélius, découvrira qu’à force de « courir » après ses rêves, de traverser les frontières, de surmonter de multiples épreuves, il a failli perdre un bonheur qui était juste à ses côtés…

À partir de 9 ans. Pour les tout jeunes lecteurs, lectrices qui aiment le fantastique, les univers particuliers, qui aiment à croire qu’ailleurs il existe bien des pays magiques et poétiques.

François PLACE, « Le secret d’Orbae« , Casterman, 2011. 9 €

En prime sur son site, François Place vous raconte un passage clé de l’histoire dans une très belle vidéo.

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Nobi Nobi ! Wouah !

Quand nous visitons les salons du livre, notamment jeunesse, je suis certaine que nous avons tous et toutes des objectifs et des stratégies de « déambulation ». Nous pouvons nous hâter vers les stands des éditeurs reconnus, inscrits, gravés dans le large paysage de la littérature pour la jeunesse ; ou filer vers nos éditeurs préférés ; ou bien encore sélectionner les stands-signatures (programme détaillé en mains) pour parfois tenter d’apercevoir juste le haut du crâne de Thimothée de Fombelle (je sais que je ne suis pas grande, et que ça sent le vécu). En faisant cela, nous sommes alors bien conscients de laisser de côté nombre des merveilles littéraires qui nous tendaient bien généreusement les bras. Parfois nous nous rendons aussi dans les salons du livre sans raison précise, juste pour voir… Je ne sais pas vous, mais moi souvent dans le dernier de ces cas, je fais parfois de chouettes et sympathiques découvertes. Ainsi, lors du salon du livre jeunesse de Rouen fin 2014, mon regard furetant, divaguant,… a été soudain stoppé, sur le stand de nobi-nobi, par ça :

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bandeau du « Voyage de Pippo » de Satoe TONE

Le fameux bandeau des prix littéraires, des nominés, des récompensés… c’est quand même un petit plus, la preuve en est ici ! Est-ce que sans cela, je serai passée à côté du « Voyage de Pippo » de Satoe TONE ? Nul ne sait. Mais à bien y réfléchir, pas si sûr, tant la couverture de cet album appelle à se poser, à s’évader, à rêver. Le personnage de Pippo, petite grenouille adorable, nous invite à la lecture parce qu’il semble perdu sur ce décor de 1ère de couverture, s’accrochant presque à sa besace. Tournant les premières pages, Pippo nous emmène très vite en ballade, accompagné d’une petite brebis, prête à l’aider à retrouver ses rêves. Arrêter de rêver, cela nous semble juste impossible…

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Pippo et la petite brebis rencontre le poisson qui imagine qu’il a des jambes…

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Pippo et la petite brebis avec l’oisillon qui désire avoir des amis…

Ainsi, dans les airs, au milieu des coquelicots, sous l’eau, plongé dans les blés dorés, au bord d’une rivière gelée… ce duo nous fait traverser les saisons, des paysages pastellisés, poétiques, teintés d’une grande douceur et de tendresse. Les couleurs de chaque double page sont de toute beauté, les dessins « aux contours diffus » (pour reprendre un commentaire de l’album) nous entraînent à une forme d’émerveillement. La nature y est partout paisible, intacte, laissant une place d’honneur à nos personnages. Et puis, ce récit initiatique aboutit sur une belle histoire d’amitié. Non seulement, Pippo se reprend à rêver mais il n’est plus seul. Du coup, on aime cette positivité !

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Et puis, sur le stand de nobi-nobi, le même jour (un de ceux qui nous font aimer VRAIMENT la littérature de jeunesse), une autre couverture m’appelle. Celle de l’album de Kenya HIRATA et Kunio KATO, « La maison en petits cubes » (pris sorcières 2013, meilleur album). Et nom d’une pipe, qu’il m’envahit pleinement aussi ce récit. La pipe ne fait pas juste allusion à celle que le héros, « le vieux monsieur », a constamment de collée au coin du bec et qui lui donne un faux air de popeye, avec la mine davantage grave et triste même. D’ailleurs, « Nom d’une pipe » serait plus à entrendre ici comme un « Tonnerre de Brest » du capitaine Haddock. Une exclamation, une adoration ! Je vous raconte. L’intrigue se passe dans une ville inondée, où l’eau ne cesse de monter, obligeant les habitants à réhausser sans cesse leurs maisons.

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La maison du vieux monsieur

Du coup, ils construisent de nouveaux cubes sur d’anciens cubes, eux-mêmes installés sur les fondations des maisons. Notre héros vit seul dans sa maison, il est veuf et ses enfants sont partis vivre bien loin. Et puis un jour, alors qu’il doit de nouveau bâtir, ses outils tombent et coulent tout au fond de l’eau. Souhaitant plus que tout les récupérer, il va enfiler sa combinaison de plongée et descendre dans les anciennes pièces de sa maison.

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Tout au long de cette descente, de nombreux souvenirs remontent à la surface, narrant l’histoire du « vieux monsieur », les événements vécus, sa vie. Il y a aussi beaucoup de tendresse dans ce bel album, abordant avec pudeur et justesse les thèmes du deuil, de la vieillesse, de la solitude et de l’acceptation. Le fil inéluctable et déroulant de la vie, celle qui se construit comme des petits cubes qui se superposent, nous est montré avec une certaine lucidité. Même si parfois, nous sommes amenés à nous retourner, regarder le chemin accompli. Une nostalgie bienfaitrice !

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(Victime des caprices de mon scanner, je préfère vous prévenir que les couleurs de « la maison en petits cubes » ont été modifiées. Elles sont moins contrastées et plus douces dans l’album original. Je m’en excuse.)

Pour terminer mon petit « tour » découverte de nobi-nobi (je vais vous en laisser quand même…), parlons de Panettone, ce panda appellé Pan’Pan tout droit sorti de l’imagination de Sato HOROKURA. Il a pour ami Praline, une petite fille généreuse, qui lui prépare de bons petits plats. Dans la vie, Pan’Pan est gardien d’une résidence et c’est dans ce cadre, que ces deux héros vont faire des rencontres attachantes, Rose et son frère Romarin, Rika… qu’ils vont apprendre à connaître et à apprécier. Un manga dans lequel des petites histoires, comme autant de tranches de vie, se succèdent inspirant l’amitié, la tendresse, la joie de vivre. « Une vie en douceur » comme le précise le titre. Personnellement, j’y ai vu un peu de Chi… A la fin du volume 1, l’auteure nous explique quelques traditions, fêtes… japonaises qu’elle utilise dans le récit. Il y a aussi un jeu, comment elle a imaginé ses personnages, quelques croquis préparatoires. De quoi entrer directement dans l’univers de Pan’Pan panda.

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Pan’Pan et Praline

De ces avis, n’y voyait pas trop de mièvrerie, bien au contraire… nobi-nobi nous donne à lire et à voir de la tendresse à l’état pur. Par les temps qui courent, ça ne se refuse pas !

Les albums présentés ici, sont bien-sûr à mettre entre toutes les mains.

Pan’Pan panda plaira davantage, selon moi, à de jeunes lecteurs-lectrices entre 8 et 12 ans.

« Le voyage de Pippo », Satoe TONE, nobi-nobi, 14,90 €

« La maison en petits cubes », Keny HIRATA & Kunio KATO, nobi-nobi, 14,95 €

« Pan’Pan panda » : une vie en douceur, Sato HOROKURA, nobi-nobi, 9,45 €

Sur la route…

Neige ou pas, je ne peux me passer de partir en voyage. Alors ouvrir un album comme « Cartes : voyage parmi mille curiosités et merveilles du monde » me parût comme une évidence. Les patronymes des auteurs sont déjà une invitation à l’Ailleurs : Aleksandra Mizielinska et Daniel Mizielinski. Oui, de l’exotisme ! Et puis, ce terme de curiosités dans le sous-titre me plaît. Le monde recèle de nombreuses curiosités au sens de la rareté et de l’intéressement qu’elles procurent. La curiosité est aussi celle du lecteur toujours en manque de nouveaux horizons, toujours prêt à découvrir, à apprendre. C’est donc un bien « curieux » album !

Cartes, 1ère de couverture

Cartes, 1ère de couverture

Le sommaire se présente sous la forme d’un planisphère qui guide autant notre lecture (puisque que nous y trouvons des paginations) qu’un repérage géographique. Quelle bonne idée quand nous sommes toujours en quête de repères, d’orientation. Mais ça rend cet album aussi très universel. C’est un Grand Album, de son format j’entends. Des dimensions – 28X38 – qui obligent le lecteur à avoir une position confortable et qui incite une découverte à plusieurs. Un voyage à l’aise et partagé, quel régal !

En Tanzanie, p. 72

En Tanzanie, p. 72

Á la suite du sommaire, une carte du Monde s’étend sous nos yeux. Sur cette carte, on découvre de nombreuses illustrations d’animaux marins et de bateaux, qui sont (pour moi) comme un clin d’oeil à l’univers de Jules Verne, autre grand Curieux. La lecture de l’album s’effectue ensuite par des entrées selon les cinq continents. Une carte du continent avec chaque pays et chaque capitale cités. On y signale le nombre de pays contenus, ainsi que le nombre d’habitants et la superficie. Ensuite, chaque double page présente un pays plus particulièrement.

En Afrique, p. 65

En Afrique, p. 65

Alors bien-sûr tous les pays du monde ne sont pas exposés, mais cela permet de se faire déjà une idée d’une belle diversité. Entre texte et illustrations, une somme d’informations un peu hétéroclites nous permet de découvrir un pays : la capitale, la langue, le nombre d’habitants, la superficie bien-sûr mais aussi : les monuments, le patrimoine bâti, les arts et traditions populaires, les activités économiques (agriculture et industrie), les sites remarquables, la faune et la flore, la gastronomie, les personnalités, le sport ou les loisirs préférés, le folklore, les références artistiques et littéraires, et caetera. Impossible de décrire, de citer tout ce que contient chacune de ces cartes en quelques lignes. Impossible aussi de ne pas scruter chaque pleine page, chaque coin, chaque pli révélant de nouvelles curiosités. C’est simple nos yeux s’agitent, balayent, se figent, tournicotent, re-tournicotent… se baladent, à notre insu ! Si ! Si !

En France, p. 26

En France, p. 26

On pourrait se demander si ce « guide touristique » n’est pas réducteur ? Entre clichés et stéréotypes ? Mais pour ma part, l’intérêt d’un tel ouvrage est aussi d’être une encyclopédie ludique. Certes, on nous instruit, mais chaque page est aussi vecteur d’imagination, de fantaisie. Ainsi, outre le charme des dessins qui m’ont transportés, j’ai découvert en Finlande les « salmiakki », des friandises avec du chlorure d’ammonium ; en Autriche la Vénus de Willendorf, une statuette en pierre taillée il y a plus de 20 000 ans découverte près du Danube ; en Russie des ossements de mammouths, exposés au musée de Jakoutsk ; en Thaïlande un binturong (un drôle d’animal) ; à Madagascar le Fanorona, un jeu de société ; en Australie le diable de Tasmanie… Je me voyais tantôt la langue noire, tantôt chercheuse d’os, tantôt championne de Fanorona, tantôt au chaud dans un… ?

En Finlande, p. 18

En Finlande, p. 18

Quoi qu’il en soit, voyageur et/ou Curieux lecteur, vous aussi serez tenté par cette « promenade » à la découverte de l’Autre et de l’Ailleurs !

En Allemagne, p. 26

En Allemagne, p. 26

« Cartes » de Aleksandra Mizielinska et Daniel Mizielinski, chez Rue du Monde, 2012. 25€80