Sweet sixteen, Annelise Heurtier, éd. Casterman.

Apparemment j’en ai fait rigoler quelques unes hier avec mes Belles dans la jungle, aujourd’hui je vais aborder un tout autre sujet nettement moins rigolo.

sweet sixteen

Dans Sweet sixteen, Annelise Heurtier s’inspire d’une histoire vraie, celle des 9 premiers étudiants Noirs à intégrer un lycée de Blancs. Connus sous le nom des « 9 de Little Rock », ces étudiants étaient volontaires pour se fondre dans la masse d’étudiants blancs. Pourtant mis en garde par leur famille, s’attendaient-ils au déferlement de violence subies ? Car en ce lois de septembre 1957, l’Arkansas est loin d’être un endroit où il fait bon vivre lorsque l’on n’est pas blanc. Molly, personnage inspiré de la jeune Melba Pattillo est l’une de ces volontaires. Sa vie n’a jamais été simple mais elle prend un tour autrement plus dangereux lorsque, quelques jours avant la rentrée, le climat se tend encore plus qu’à l’habitude. La médiatisation de cet évènement galvanise les foules qui deviennent hystériques et tentent tout pour éviter que ces « guenons » ne se mêlent à leurs enfants. Une furie telle que la rentrée doit être repoussée. Désormais ces neufs étudiants iront en classe sous protection policière. Si cela leur laisse la vie sauve, ce n’est en rien une garantie de voir cesser les coups bas et moqueries en tous genres. Et ils ont de la ressource, leurs camarades de classe !

Dans la classe de Molly, il y a Grace. Jeune fille de très bonne famille, elle est toutefois plus modérée que ses comparses qui sont prêts à tout pour se débarrasser de ces « 9 ».

Le roman alterne les récits focalisés tantôt sur Molly et tantôt sur Grace. Cela nous permet une comparaison entre leurs deux vies opposées mais aussi de trouver des points de convergence entre elles. Cette alternance est parfois radicale tant l’existence dorée de Grace, dont la seule occupation est parfois de trouver une tenue et ses accessoires coordonnés, met en avant le cauchemar que vit Molly.

Ancrés dans une réalité historique, ces évènements font d’autant plus froid dans le dos. Ce roman est un gros coup de cœur, je le conseille dès 12 ans puisque je l’ai trouvé facile et rapide à lire.